Ce sont les mots "seinen" et "comédie" qui m'ont incité à lire Ashita Dorobou. Certainement pas la couverture avec l'uniforme de maid, quand bien-même celui-ci ne sert qu'à aguicher le chaland. Cette petite romance ne se veut pas une comédie hilarante à proprement parler, tout au plus un seinen qui ne se prend pas au sérieux. Cela résume parfaitement l'impression que m'a laissé cette découverte : une oeuvre sans trop d'ambition, qui se repose sur un concept simple et original pour passer un petit moment de lecture dans une ambiance fort conviviale. Un manga de plus en quelque sorte.
Tout commence plutôt bien avec une narration joliment cousue à petits coups de flash-backs pour nous parler un peu du passé de Kyouichi, de ses amours et de ses désillusions. Un bonhomme qui traîne la mort dans l'âme, froid et taciturne, sérieux dans son travail. Comme si celui-ci lui permettait d'oublier le grand amour qu'était Ashita.
Puis le phénomène bouscule son petit quotidien. Il se rend compte qu'il aime encore Ashita. Mais cette jeune fille, qui n'a pas pris une seule ride en dix ans, qui tire des rayons laser et qui semble apparemment capable de sauter du haut d'un gratte-ciel est-elle seulement humaine? A-t-elle quelque chose à voir avec la sphère suspendue au-dessus de la ville? Des questions qui laissent petit à petit la place à un mélodrame romantique et des rebondissements qui lassent un peu passé le second volume.
Ashita Dorobou est un manga très moderne sous toutes ses coutures. Un bon divertissement en somme avec son pitch original, son trait sobre et accrocheur, une héroïne craquante et un scénario cousu de cliffhänger qui nous tient facilement en haleine. Une histoire un peu burlesque où les fantaisies de la science-fiction viennent métaphoriser les tumultes d'un amour en suspens.