10/10 pour des raisons non objectives.
Outre des graphismes absolument magnifiques et un design général parfait ( précis et incroyablement oppressant ), Blame fait preuve d'une qualité toute simple : c'est une bande dessinée à l'état pur. Les dialogues sont très rares car les images sont les seules narratrices de l'histoire. Il faut le regarder avec curiosité et lenteur, et cette façon de dialoguer avec le lecteur renvoit à la qualité principale et originelle de la bande dessinée : elles doivent parler avec d'autres choses que les mots. Alors qu'un manga normal se lit en une demi-heure, il vous faudra une heure pour la "lecture" d'un Blame! et surtout il vous faudra une relecture. C'est ce que j'appelle de l'argent bien placé.
Il faut aussi dénicher les qualités du scénario en lui-même, qui révèle sa qualité grâce au design général dont je parlais au début. Mr. Nihei propose un mélange des mécaniques et des organes, plus que gore : glauque. Lire Blame!, c'est entrer dans un monde où la chair se mêle au métal, tout en perdant de sa valeur, cette "déshumanisation" touchant même les héros, et nos sentiments pour eux en sont d'autant plus complexes. Les personnages, peu importe leur personnalité, reflètent le monde qui les entoure par une sorte de pessimisme permanent, bien loin du cliché du coup de gueule "Sasuke"
Blame! n'est pas un manga qui va vous procurer le plaisir d'un moment de détente : lire ce manga est un effort. Pas un effort au sens pénible du terme, mais un effort au sens qu'il vous demande de réfléchir sans cesse pendant la lecture de chaque volume. C'est pourquoi je comprends qu'on puisse ne pas accrocher, mais moi qui suis entré dedans, je peux vous assurer que ça vaut le détour. J'ai rarement vu une bande-dessinée d'une telle précision. Soyez simplement prévenu que ce n'est pas une détente de lire Blame. C'est un voyage éprouvant et récompensant.
10/10 pour des raisons non-objectives donc, tout du moins pas universelles, car être saoulé par Blame! est aussi probable que d'en redemander. Seul problème : Blame! ne vous aspire pas, c'est à vous d'entrer dedans.