Burning Hell, vous êtes en manque de sang? C'est par hecto-litre que vous allez être servis! Un One-shot manwha donc, pourquoi pas, signé par Yang Kyung-Il et Youn In-Wan, les créateurs du Nouvel Angyo Onshi? Je dis oui sans hésitation! Bon un poil moins d'enthousiasme est de rigueur pour le coup...
Tout d'abord, qu'en est-il de l'histoire? Cette dernière est assez simple mais partait sur une base plutôt intéressante, base qui a été incompréhensiblement sacrifiée au profit d'une intrigue bien moins intéressante.
On commence donc par nous expliquer qu'il existerait à l'époque Edo une île perdue entre le Japon et la Corée où seraient recueillis les pires criminels de ces deux Etats. Et l'on a justement un tout nouvel arrivant, Juu, réputé à travers tout le pays du soleil levant pour avoir tué et mangé 1000 samouraïs (très apétissant n'est-ce pas?). Ainsi donc, ce dernier arrive sur l'île et là, stupéfaction, au lieu de tomber sur tous les hors-la-loi que l'on attendait tous, et bien il n'y a personne... Pourquoi pas! L'ami Juu va de ce pas se balader à travers sa nouvelle résidence pour finalement rencontrer l'hôte de ces lieux, j'ai nommé Han, médecin aux pratiques douteuses à ses heures perdues.
A ce moment, on se dit "Ah mais c'est pas mal du tout, une chasse à l'homme en 1 VS 1, ça peut être sympa!". Oui, mais non, l'intrigue est toute autre et je ne saurai m'y pencher plus, de risque de vous envoyer tout un tas de spoiler dans la figure, et de risque de devenir méchant par la même occasion. C'est à se demander pourquoi ils ont abandonné ce point de départ finalement plutôt envoutant au profit d'un délire total et sans intérêt, d'autant que, même en one-shot, développer cette trame aurait été possible.
Reste que les personnages sont sacrément barrés et rien ne nous est épargné au cours de ces quatres chapitres qui ne s'adressent en aucun cas aux âmes sensibles. Entre scènes de tortures, membres déchiquetés, muscles sans peau et oeils crevés, c'est à un grand festin que vous convie Burning Hell qui porte très bien son nom. On ne peut pas parler vraiment de psychologie tant le format est court, mais il y a certainement du charisme qui émane de nos deux personnages principaux qui n'auront de cesse de s'insulter et de faire part de leurs désirs malsains.
Une ambiance glauque que l'on retrouve au passage très largement dans tout l'aspect graphique du titre. En plus des scènes précedemment évoquées, ajoutons de nombreux combats dignes de figurer sur des pages de Berserk tant le "déguelasse" est bien retranscrit (même si on nous épargne 2/3 plans gerbants). Ces derniers sont plutôt bien fichus et l'on comprend aisément l'action. Les décors, pas très variés, bénéficient eux aussi d'un soin particulier et le chara-design se défend de belle manière, même si Juu fait un peu d'ombre à un tableau très réussi. Finalement, en y réfléchissant bien, c'est cette esthétique couplée à la longueur du manga qui m'a poussé à le finir.
Finalement que retenir de ce travail? Avant tout une certaine déception, vous l'aurez compris, dûe uniquement au fil conducteur qui à mes yeux n'a pas choisi la bonne direction. Mais Burning Hell n'est pas pour autant sans atout: paré d'une esthétique bien à lui, de combats qui tranchent dans le lard et de personnages psychopates comme on les aime, ce dernier sauve les meubles. Et puis pour 150 malheureses pages, autant le lire, vous n'y perdrez pas grand chose.