Cesare Borgia est un personnage qui intrigue visiblement les mangakas japonais. Après son apparition dans le manga de Chito Saito (auteure de Utena) : Kanan No Madonna, il devient le héros de la fresque historico-fantastique de Cantarella.
Cantarella est un manga complexe qui montre comment Cesare, un jeune garçon pourtant prêt à défendre ses proches, va évoluer dans le mal et la destruction à cause d'un père ambitieux.
Le côté psychologique du manga est par ailleurs passionnant : Cesare est le genre de personnage qu'on aime et qu'on déteste, qui, en tout cas, ne laisse pas neutre.
Son ami Chiaro apporte une touche de légèreté et d'humour à un manga que je qualifie tout de même de noir. J'ai trouvé parfois le manga dérangeant. Le personnage de Cesare rend des fois très mal à l'aise, ainsi que certaines scènes du manga.
Ce manga shôjo n'est pas à mettre en toutes les mains, mais il n'empêche pas qu'il soit d'une excellente qualité et palpitant. Les dessins sont de toute beauté, les costumes de l'époque Renaissance sont réalistes (l'auteur s'est documenté), l'évolution physique des personnages qui vieillissent est fort réussie, les décors sont splendides. Certains détails historiques sont respectés.
Pour les historiens, surtout, ne cherchez pas un documentaire sur la vie des Borgia. Cantarella est, avant tout, comme La Rose de Versailles, une oeuvre de fiction de type capes et épée.