Si tu aimes le footchball, tu aimeras Captain Tsubasa. Le seul intérêt du titre réside dans ses matches titanesques où les équipes s’affrontent à coup de techniques toutes plus incroyables les unes que les autres. Les personnages sont dotés de facultés physiques exceptionnelles pour des enfants de primaire : ils peuvent effectivement faire des sauts de 15 mètres (les plus hauts sauts de la série reviennent aux frères Tachibana qui atteignent à eux deux les 30 mètres tout de même), faire des shoots aux effets encore jamais vus (ballon qui se dédouble ou s’illumine), courir le 100 mètres en 11 secondes, résister à la douleur grâce à leur sixièmes sens, d’autres préfèrent utiliser le nen du renforcement ou le Ki… Vu leur puissance en primaire, je ne vous raconte pas lorsque l’on fait un bond de 3 ans dans le temps dans l’œuvre: c’est l’apocalypse sur la pelouse.
Non je déconne. Toutes ces improbables capacités physiques sont légions dans les shônens sportifs et Captain Tsubasa n’échappe pas à la règle. Les matches sont plus ou moins dignes d’intérêt, mais restent tous correct, assez en tout cas pour avoir perduré 37 tomes. Aucun suspens quant à l’issu des matches, c’est un peu comme un épisode de Columbo : la question n’est pas de savoir qui va gagner (on le sait), mais comment il va faire pour remporter la victoire. C'est toujours le meilleur qui gagne, point barre.
Le côté tranche de vie que l’on retrouve dans les spokons(contraction de sports comics, c’est un terme qui désigne les mangas sportifs) par exemple n’est pas présent, il faudra attendre les tomes 36 et 37 afin de se rendre que Tsubasa allait bien en cours et qu’il n’était pas amoureux de son ballon ( la relation envers le ballon rond reste très ambigu tout au long du manga, certains joueurs n’hésitant pas à se jeter leur visage sur un ballon qui vient de recevoir un tir de la part de Kojirô dont la puissance explose en partie un mur en prétextant « Le ballon est mon ami, il ne me fera pas de mal », chelou quand même, c’était au passage la parenthèse la plus longue de ma vie). D’ailleurs ces deux tomes sont très mal calibrés, on se croirait dans un shôjo niais sur les bords.
Le trait de Yoïchi s’améliore tout au long du récit, même si les protagonistes se ressemblent trait pour trait : seul le lecteur qui suit la série depuis ses débuts parviendra à détecter qui est qui. Les caractères et background des héros sont rarement très recherchés, ce manga est une œuvre possédant un fond scénaristique pauvre, mais dont les acteurs (secondaires ou principaux) parviennent à rester attachants. Les règles du football se découvrent petit à petit et le manga devient vite addictif : on se languit de savoir comment Tsubasa va réussir à renverser le cours du match.
On ne loupe rien en ne lisant pas Captain Tsubasa et pourtant il mérite le coup d’œil, d’une part parce que c’est un classique du shônen JUMP et qu’à ce titre il DOIT être lu ; d’autre part parce que même s’il ne sort pas des rails et des règles de conduites classiques (nekketsu etc) il n’en demeure pas moins l’un des meilleurs récits sportifs à ce jour, aux côtés d’Hajime No Ippo, Eyeshield 21 et d’autres fers de lance du Spokon. À découvrir, sachant que la nostalgie que l’on éprouve vis-à-vis de l’œuvre peut aider à faire passer à la trappe ses nombreux défauts.