Chirality est un manga érotique (ou presque) doté d’un scénario sciences fiction très potable pour le genre. Je ne crois pas qu'on puisse parler de fan service puisque les relations sexuelles sont explicites et la nudité omniprésente. Tout est prétexte au dénudement des personnages féminins. Les vêtements sont toujours sexys, moulants, fragiles et carrément transparents dans le dernier volume (l’auteur se donne même la peine de nous inventer une explication logique à l’utilité de cette transparence vestimentaire). Le scénario semble plus un prétexte pour nous montrer l’évolution des sentiments et du désir entre Carol et Shiori pour aboutir sur la relation sexuelle qui se concrétise au troisième volume (oui, un spoil … mais tellement inoffensif).
Pourtant le concept de base me semble loin d’être inintéressant. Un monde post-apocalyptique ou les humains vivent dans la hantise d’être infectés par les GM (voir le synopsis) et de se transformer eux même en GM, offrait un certain potentiel à l’histoire. J’ai trouvé personnellement que la nature des transformations était assez originale et que le fait qu’à chaque moment un être cher puisse se transformer en GM, aurait même pu donner un potentiel dramatique à l’histoire si l’auteur s’était donné la peine ou avait eu le talent de nous attacher plus aux personnages.
Je ne vais pas non plus trop reprocher à un manga érotique (ou presque) de l’être et de ne pas assez développer la trame (soi-disant) principale. Rien n’interdit d’inventer des histoires érotiques magnifiques, pleines de sensualité, dotées d’une réelle beauté et d’un sens esthétique aiguisé. Mais même l’érotisme n’est franchement pas transcendant. C’est un peu coquin, je n’ai pas trouvé que c’était vulgaire mais ça manque d’imagination et malgré que l’auteur tente d’y mettre du sentiment (beaucoup même), cela ne m’a pas trop convaincu et jamais touché.
On a plutôt droit à des baignades, des auscultations, des attaques auxquels survivent rarement les vêtements (autant d’occasions de nous refourguer du nu et du coquin), de petites scènes de jalousies, de nombreux baisers, d’un sens du sacrifice digne d’un mauvais shonen et de multiples démonstrations (pas suffisamment recherchées) d’attachement et de désirs amoureux. Il y a aussi des caresses … mais si peu et manquants tellement d’inspiration. Les morts sont nombreux, il y a de la tristesse, le ton se veut sérieux mais ce n’est pas assez bien fait pour toucher au cœur, ni assez nul pour égorger tout intérêt ... comment rester de marbre devant une mort par exacerbation de l’excitation sexuelle et comment s’en émouvoir ? (mais oui j’exagère un peu et je vous sors sciemment un cas … le cas extrême). Je dirais que j’ai suivis l’histoire avec une sorte de pale plaisir ennuyé, d’une curiosité quasi-rassasiée, d’une attention sans motivation. En somme, une sorte d’ « intérêt désintéressé ».
Par contre les dessins sont plutôt pas mal, le contraire aurait même été scandaleux pour un manga érotique (ou presque). Le design des personnages et des GM m’a plu. Je me rappel de jolis yeux, de regards expressifs, d’un Vic (le GM inoffensif pour l’homme qui accompagne Carol) dont la forme développée m’avait semblée réussie. Les décors et les véhicules aussi, m’ont semblés mieux qu’acceptables.
Passons donc au verdict final. La foule est indignée, scandalisée, le peuple gronde, hue, gesticule, crie à l’abomination et demande un 1… que dis-je ? EXIGE, ORDONNE UN 1. Céderais-je à la vindicte populaire ? Au diktat du politiquement correct ?
Non, non, non et non… je ne vais pas me donner des airs de sainte nitouche et m’écrier : Oh mon dieu ! Quelle horreur, que c’est dégoutant ! Du nu, du sexe ! Immolons ! Lapidons ! Quelle nullité !
D’abord, parce que c’est faux. Ce n’est pas nul, Le scénario sans être exceptionnel est bien moins minable et ridicule que celui de plusieurs daubes ou il n’y a pas une once de fan service (Murder Princess par exemple). L’auteur s’attache à bien retracer l’évolution de la relation amoureuse entre les deux héroïnes et la trame de l’histoire est cohérente. Ça manque de finesse et d’intelligence sans sombrer me semble-t-il dans la sottise … et l’effort (un peu vain) est la.
Ensuite, parce que j’ai lu le manga en connaissance de cause (c’est d’ailleurs pour cela que j’écris cette critique, afin que vous lisiez ce manga ou ne le lisiez pas en parfaite connaissance de cause) et que ça serais donc malhonnête, d’y cracher dessus ou de dire qu’il m’a fait bailler d’ennuis pour se donner de faux airs de moralité ou de bon goût.
Pour conclure, j’ai trouvé que Chirality était un petit manga sans prétentions, mauvais sans être ennuyeux et possédant même quelques germes (bien que timides) d’idées intéressantes. J’étais tenté par un 4, j’hésitais aussi sur un 3 et j’opte pour ce dernier… c’est plus logique mais c’est surtout parce que les poitrines féminines ne m’ont pas trop plu et se ressemblaient beaucoup trop … ce qui pour un manga érotique (ou presque) est inacceptable.