L'album Corée ressemble sur beaucoup de points à l'album Japon avec sa pluralité d'auteurs et donc des styles. Conséquence assez logique : ils ont pour moi globalement les mêmes défauts tous les deux.
Ce genre de livre plairait vraisemblablement davantage à quelqu'un qui s'intéresse réellement au dessin (soit par passe-temps régulier soit en tant que dessinateur professionnel) et qui saura apprécier à leur juste valeur l'audace de la mise en page, le coup de crayon énergique et la narration novatrice. Le béotien que je suis n'y a vu que des dessins parfois naïfs, maladroits ou fouillis, des récits dans lesquels je ne suis pas arrivé à entrer, des personnages ou des situations dans lesquels je n'ai pu me reconnaître.
Certains ont sans doute une identité forte, marque d'un auteur promis à un brillant avenir. Cependant, j'avoue que ces styles ne me parlent pas ; je suis peut-être trop conservateur dans ma conception d'une histoire dessinée.
C'est en fait le côté frustrant de ce livre : chaque auteur est gratifié d'une courte bibilographie qui vante son parcours, loue ses succès et ses récompenses. On se dit qu'on a ainsi la chance de découvrir la nouvelle école - ou plutôt les nouvelles écoles - on tourne la page et, là, bien souvent, c'est la traversée du désert à dos d'incompréhension et d'inintérêt.
En fait, Corée m'a encore moins intéressé que Japon, étant donné que je n'ai accroché au style que de très peu d'auteurs. Un seul même : l'histoire du moine qui peint un arbre sur le mur d'un temple est le seul à m'avoir intéressé et touché tant graphiquement que du point de vue narratif et symbolique.