Scénario:
Ayant bien aimé le film Crying Freeman réalisé par Christophe Gans en 1995, j'ai décidé de m'aventurer dans la lecture du manga, à l'origine de celui-ci.
Ma première surprise fût la différence de personnalité du personnage principal, Yo Inomura aussi connu sous le nom de Crying Freeman, assassin hors pair qui à chaque fois qu'il tue quelqu'un se met à pleurer. En effet dans le film on avait affaire à un tueur très réservé avec un côté mystérieux, hors dans le manga, il est plutôt question d'un beau gosse ambitieux (sorte de croisement entre James Bond, un dieu grecque et une machine à tuer) qui joue de ses charmes pour faire chavirer le coeur de n'importe quelle femme. C'est même l'un de ses principaux atouts pour arriver à ses fins.
Et la baston dans tout ça? Certes le Freeman est un grand expert en arts martiaux, et les combats sont nombreux, violents voir limite gores. Mais franchement, il y a un truc que j'arrive pas à cerner, c'est le fait que la majorité du temps, Yo se dénude totalement pour se battre (il enlève même le slip). Je peux comprendre qu'il veuille montrer son tatouage de dragon arborent tout son corps, mais je trouve que l'auteur insiste vraiment trop avec cette obsession de nudisme. Tout le long des dix volumes, on est servi, et le pire c'est que ça ne concerne pas que Yo! Tout le monde y passe, la vieille chef du clan des 108 dragons, sa femme Emu (enfin toutes ses femmes plutôt, il s'en fait un paquet le bougre), et même Beyasan, sa soeur catégorie sumo poids lourd... Bon à un moment , je veux dire ''c'est bon, pitié!''
Et là j'arrive au point qui m'a le plus surpris. Je me demande si le fil conducteur de ce manga c'est l'évolution de Yo et de son clan dans le milieu de la pègre, ou si c'est les tribulations d'un étalon qui compte se taper toutes les femmes qui croisent sa route. Les scènes de sexe sont omniprésentes, voir envahissantes. Il y a des volumes où ça atteint la moitié du contenu quand même, et honnêtement c'est assez torride voir à la limite de sombrer dans le hentaï. Je ne m'attendais pas du tout à ça et la sur-dose est vraiment indigeste à la longue.
Dessin:
Du côté artistique je dois admettre que les planches de Ikegami Ryoichi et Koike Kazuo sont vraiment sublimes. Le chara design est tellement réaliste qu'on a l'impression de voir des photos en noir et blanc. On ressent aussi une inspiration du milieu du culturisme. La musculature de la plupart des protagonistes est vraiment d'un réalisme hallucinant, je ne compte même plus le nombre de ''poses'' représentées au fil de cette oeuvre. J'ai aussi beaucoup aimé le détail apporté aux tatouages que portent les différents membres de chaque organisations mafieuses. Et je parle pas des différentes conquêtes du Freeman, de toute beauté!
Bilan:
Un manga qui débute plutôt bien, les deux premiers volumes qui sont à l'origine du film en fait, mais après l'histoire perd vite en profondeur, entachée par une sur-exagération de sexe. La moindre mission contribuant soit disant à l'expansion des 108 dragons, devient vite un prétexte pour le Freeman de soumettre sexuellement une nouvelle femme. On se lasse très vite et j'avoue que je me suis forcé pour finir cette oeuvre, qui n'avait plus aucun intérêt pour moi sur la fin. Ce manga n'obtient à mes yeux la moyenne uniquement grâce à la prouesse artistique.