Après ce manga, impossible de regarder les chats du même oeil... A première vue, Cyborg Kurochan est un délire pur et dur, né d'un esprit malsain : les graphismes agressent l'oeil, c'est moche, et on peut se demander ce qu'a fumé l'auteur en imaginant l'histoire. D'ailleurs, l'histoire, on ne peut pas vraiment lui donner le titre de récit construit intelligiblement : une série sans queue ni tête de gags loufoques, poussés à outrance. C'est du n'importe quoi, ça part dans tous les sens, c'est d'une loufoquerie impossible à assimiler par un esprit sain ; tout est à outrance.
Et c'est justement là que réside l'intérêt de ce manga. Si Naoki Yokouchi avait fait de la demi-mesure, n'était pas allé jusqu'au fond de la démence, on se serait retrouvé avec une nullité de plus, juste bonne à alimenter les détracteurs du manga. Au lieu de ça, c'est tellement poussé que ça en devient fascinant. Progressivement, les personnages prennent forme au milieu de cet océan de folie, ils en deviennent presque attachant. Les graphismes si moches au premier abord exaltent sous l'oeil la profonde bêtise du manga, la transformant en un voyage d'Alice au Pays des merveilles... vu à l'envers.
Un petit proverbe conviendrait parfaitement à ce manga : "où y a-t-il le plus de sagesse ? dans le sage ou dans le fou ?".