Dark Angel est probablement l'un des moins bons mangas de Kia Asamiya, et il possède en plus l'effroyable défaut de ne pas avoir de conclusion ! Effectivement, Asamiya s'était vu proposer à l'époque de partir dessiner Batman aux Etats-Unis, ce qu'il a accepté immédiatement, abandonnant temporairement son manga... Mais bon, on attend encore, malgré la publication de deux autres tomes format comic...
Niveau qualité, il faut avouer que le scénario ne va pas couper trois pattes à un canard, cela se sent rien qu'à voir le nom très recherché des royaumes : terre du Sud, de l'Est... Bref, l'histoire se borne à proposer une suite de confrontations entre les divers gensei, et elle prend un temps incroyable à se mettre en place. Pour tout dire, arrivé au tome 5, Dark n'en est encore qu'au début, et il n'a même pas encore été reconnu gensei de son clan ! Le titre lui-même ne s'explique qu'à la toute fin du tome 5...
Cette lenteur est dûe au fait que Kia Asamiya, en dépit de son scénario plan plan, essaie bel et bien d'améliorer le concept de l'heroic fantasy : très souvent, il s'attache à des personnages différents et séparés les uns des autres, si bien que l'on peut très bien passer tout un tome sans voir Dark une seule fois. Ce petit côté Seigneur des Anneaux serait probablement excellent si Asamiya avait achevé son histoire...
L'autre qualité, à vrai dire la meilleure, est le dessin : le mangaka est au sommet de son art, surtout pour la morphologie humaine et le sens du détail, si ce n'est pour les visages, qu'il commence malheureusement à dessiner selon sa formule "nez à angle droit et absence de front". Cela dit, ce défaut n'est pas encore horrible, on n'est pas dans Nadesico.
Il y a fort à parier que ce manga n'aura jamais de fin, puisqu'en ce moment même Asamiya se consacre au chef d'oeuvre absolu de sa bibliographie : "Junk".
Pas si dommage que ça donc...
Réservé aux inconditionnels du mangaka, ou aux amateurs de beaux dessins typés heroic fantasy.