Il ne s’agit pas d’un manga (même si ca pourrait y faire penser de par son format notamment), je me suis procuré ce dictionnaire en 2 volumes, après avoir vu plusieurs références dans divers manga (dont Ga-Rei). Ces livres recensent quelques 500 yôkai, chacun ayant droit à sa propre page et on peut très bien les lire dans le désordre.
Mais qu’est-ce qu’un yôkai? « Il s’agit d’un être vivant, forme d’existence ou phénomène auxquels on peut appliquer les qualificatifs extraordinaire, mystérieux, bizarre, étrange et sinistre ». Voilà ce que dit par exemple le Bestiaire du Fantastique Japonais que l’on trouve à la Maison de la Culture du Japon à Paris. Cela ne vous parle pas? Ben lisez parcourez le dictionnaire ^^ Plus sérieusement, les yôkai occupent une part importante dans la culture japonaise et j’avoue que je comprends bien mieux pourquoi après avoir dévoré ces deux livres.
Oeuvre rédigée par Shigeru Mizuki, les illustrations marquent dès les premières pages. Prenant une grande place dans chaque page, elles décrivent à elles seules les yôkai, de manière artistique et « comique » à la fois. Certaines couvrent même une page entière, ce qui nous permet de les admirer en détails.
Mais attention, ce dictionnaire ne s’adresse pas uniquement aux fans de manga. Les intéressés du folklore japonais y trouveront largement leur compte. Car même s’il est amusant de retrouver des créatures que l’on a pu voir dans les Miyazaki ou autres manga, il est difficile de les regarder de la même façon mais cela nous apporte un oeil nouveau, plus « expert » oserais-je dire. Il ne faut pas se fier à l’aspect « manga » de l’ensemble car ca n’est pas le but. Sans être littéraire, il est au moins culturel.
Les textes sont très agréables et au lieu de décrire simplement le yokai comme un robot, il est présenté sous sa forme de légende, ce qui en fait un conte à part entière, ou plutôt un ensemble de contes et légendes. Néanmoins, on note tout de suite un manque évident. Le nom en kanji n’y figure pas, ce qui est dommage. Certes, le signification de leur nom figure au début des textes mais je trouvais tout aussi normal de voir leur nom en kanji. Enfin, c’est le seul point noir que l’on peut noter.
Ce dictionnaire est complet, avec une belle préface, tout aussi complète, et un nombre important de yôkai. Fan de manga ou pas, ce dictionnaire s’adresse à tous.