Bloody Monday est une série à double tranchant. Vous savez, ce genre de série dont vous attendez impatiemment à chaque fin de tomes, la publication du suivant, chaque opus se terminant par un bon gros cliffangher alléchant des familles, à l’instar d’un 24 heures chronos par exemple, l’action se déroulant presque en temps réel.
Ce type de séries où vous vous dite : put*** de diantre que c’est fichtrement bien ficelé, que c’est fichtrement passionnant, voir même, osons le déclarer tout en mesurant l’impact démesuré de ce propos : grave kiffant sa moman.
Alors vous achetez tous les volumes, un à un, puis les rangez sur l’étagère, tranquillement, où ils trôneront paisiblement entre un FMA, un Monster, et un Altaïr, parce que OUI, vous êtes fiers de votre achat, et vous voulez le partager à la face de ce monde si prompt à juger les gens sur le paraître.
Puis un jour, vous vous dîtes assez naturellement : « et si je relisais Bloody Monday »
Et là …
Et là…
Vous prenez une photo de vous datant à peu de chose près de l’époque de l’achat en question. Délicatement, vous percez via des gros clous rouillés et avec délectation la face de l’individu qui a effectué cette acquisition. Car quand bien même il s’agit de votre auguste personne, vous vous êtes définitivement renié.
Car nom d’un petit bouquetin éructant : Bloody Monday c’est super naze en fait. Pourquoi donc ? Parce que sa grande force qui repose dans son rythme et dans le cocktail révélation / suspense devient sa plus grande faiblesse.
En fait tous les rebondissements sont plus ou moins capilotractés, ce qui était un peu évident dès la première lecture, mais ça restait passable dans le feu de l’action. Par contre l’intrigue tient sur une espèce de révélation totalement abusée, et pas crédible pour un sou. Quand on connait l’identité de la personne se dissimulant à ses acolytes grâce une grande capuche (ce qui est curieux, vu que les gens à qui il s’adresse le connaissent parfaitement, ce qui rend l’usage de la dite capuche en intérieur quelque peu étrange, voir carrément inutile, sauf à concevoir que le plafond serait éventuellement inondable, et là je ne pourrais que respecter cette personne d’avoir été aussi prévoyante) on ne peut plus lire le scénario de façon positive.
Tout ça pour dire que le « méchant » n’est juste pas crédible une seconde, et quand on sait que toute l’intrigue repose sur lui, la seconde lecture en devient affligeante à un point juste abusé.
La tentative de faire un seinen efficace vole littéralement en éclat, alors pourtant que la narration et le dessin (c’est très sympa à ce niveau) mettent parfaitement en valeur le scénario. Tant de talent au profit d’une déception finale si intense, cela relève presque de l’exploit.
Alors vous prenez tous les volumes, un à un de l’étagère où ils trônaient paisiblement entre un FMA, un Monster, et un Altaïr un à un, puis les rangez dans un carton ou ils couleront des jours paisibles entourés de tous ses congénères que vous n’avez jamais réussi à refourguer à personne
Puis parce que vous êtes particulièrement stupide, vous achetez quand même la saison 2. Et vous la lisez. Et vous pleurez !
Suite à ça, vous réitérez le coup de la photo juste après, sauf que cette fois, au lieu de percer des trous, vous utilisez un lance flamme.
C’est alors que vous remarquez que vient de sortir la saison trois !