Autant l'annoncer tout de suite, Eden fut pour moi une grande déception. A savoir que pour être déçu, il fallait bien que le départ soit bon. Et il fut excellent. Mais je me suis rendu compte, avec un peu de recul, que beaucoup de sursauts de l'intrigue n'étaient que des prétextes à plus de combats.

Sur le plan graphique, je suis assez content. Le chara-dessign est très correct, bien proportionné et les corps sont très mobiles. Les décors sont terriblement foisonnants, avec beaucoup de détails, il est vrai que ça fait chargé, mais c'était plutôt agréable. Les mouvements sont très bien rendus, mon seul regret reste qu'il y a mine de rien assez peu de jeu sur les ombres, l'ensemble paraît un peu trop lumineux. Pourtant, même si le dessin m'a plu, j'ai l'impression qu'il s'effiloche par la suite, des décors moins variés et moins détaillés, des visages aux plastiques inégales ...

Là où ça pèche, c'est au niveau du scénario. Il m'avait charmé, intrigué, une planète se relevant d'une lourde épidémie, des organisations militaires divisées, des mercenaires chassés mais surtout un univers moderne très bien rendu. C'est d'ailleurs un point que j'ai oublié ci-dessus, les cyborgs, androïdes, robots et mutants rendent très bien sur le dessin, nous immergeant pleinement dans ce monde futuriste. Seulement voilà, si on prend beaucoup de plaisir à lire les dix premiers tomes, en suivant majoritairement Elia, ce dernier est assez écarté dans les tomes suivants, l'intrigue se barre en sucette avec un certain manque d'intérêt même si, je le précise, le rebondissement à ce niveau était tout à fait prometteur. Comble de la déception, ce dernier tome, le 18, est une grosse caricature : des combats, du n'importe quoi, l'explication bidon et la solution tout aussi bancale d'un problème apparu d'on ne sait où dans le tome précédent. Surtout que cette solution espérait, par un abracadabresque tou de magie, résoudre la problématique principale!

En conclusion, simple rapide et efficace, si Eden possède de bonnes qualités graphiques, on sent qu'elles se réduisent comme peau de chagrin alors que l'auteur tente de masquer un scénario assez peu intéressant, par un foisonnement de combats qui en raviront plus d'un. Mais là n'était pas ce que j'attendais d'Eden.