Pour mieux comprendre le manga, il vaut mieux avoir vu l’anime Ga-Rei Zero (sorti après), qui fait office d’introduction. C'est pas une obligation en soi mais j'avoue qu'on y voit plus clair, surtout pour les passages traitant du passé. Oui, Ga-Rei Zero est une sorte de préquelle et qui plus est, de très bonne qualité.

Le manga commence quelques années après les événements de l'anime. On y voit d’abord Kensuke, un lycéen perturbé par ses visions d’esprits (un peu comme Ichigo dans Bleach). Sa rencontre avec Kagura va le faire changer d’idée et on ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre leur relation et la relation qui unissait Yomi/Kagura. Kagura est puissante mais elle ne peut avancer seul. Elle a besoin d’un appui dans son devoir tragique et après la perte de sa première aide (dans l'anime), elle voit en Kensuke un nouveau soutien. Et c’est bien là le point central du manga (et de l’anime): la puissance des liens. Ce thème revient fréquemment, entre les héros mais également entre les autres personnages secondaires. Pourquoi? Parce qu’il aidera les protagonistes à faire un choix. Ga-Rei est avant tout une histoire sur la destinée du monde et sur l’importance des décisions. Sans lien, pas de choix.

Les personnages sont bons dans l’ensemble, même si je regrette que le personnage principal ne soit plus Yomi, qui était le meilleur de l’anime. Elle était merveilleusement complexe et torturée et pour le coup, soumise à un choix douloureux. Dans le manga, il y a deux personnages centraux: Kagura et Kensuke. Kagura est moins énervante que dans l’anime car moins déprimante. Bon, pas tout le temps mais quand même. Elle fait même preuve d’un certain humour et de naïveté. Elle est bien aidé par l’autre héros: Kensuke. Lycéen voyant les esprits, il est le typique perso perdu, loser, trouillard mais qui fait preuve d’une certaine force quand il le faut. Et la raison est simple: il veut plaire à l’héroïne. Ce duo, déjà-vu il est vrai, fonctionne relativement bien. Kensuke n’est pas le guerrier invincible ou le héros qui se révèle petit à petit. Il reste plus ou moins faible mais apporte la force morale dont Kagura manque parfois.

Mon seul vrai (mais petit reproche) concerne la fin. Ga-Rei est tragique à bien des égards, tout au long des tomes. Les héros souffrent, se battent, se disputent, doutent, vont mieux puis coulent à nouveau. Personnellement, j’aimais bien ce genre où rien n’est parfait, sans être tout noir non plus. De plus, le manga montre bien que rien ne s’obtient sans sacrifice. Chacun des protagonistes perd quelque chose, comme pour montrer que la réalité peut être cruel, surtout quand on tente de sauver le monde et qu’on se frotte à des créatures puissantes. Mais voilà, la fin est étrangement en contradiction avec tout ceci, presque trop gentille et mal adaptée. Bien sûr, on peut toujours la percevoir comme une récompense mais j’ai quand même le sentiment que ça ne colle pas avec le reste. Est-ce que ça gâche le manga? Pas vraiment. Mais c’est une ombre au tableau.

Conclusion. Ceux qui ont aimé l’anime adoreront le manga. Et ceux qui n’ont pas aimé l’anime pourront apprécié le manga. Ga-Rei: le Bête Enchainée n’est pas le meilleur manga que j’ai pu lire mais comme divertissement, la mission est amplement remplie. Un très bon shonen, qui a le mérite de ne pas être trop long.