Je sors d'une longue absence et toujours aucune critique de Kekkaishi. N'écoutant que mon courage et un désir prononcé de procrastination, me voici. Ne me remerciez pas, ça le gêne.
Kekkaishi, donc, manga passé injustement inaperçu dans les brouettes de la gars qui sortent chaque mois, et maltraité par son éditeur à raison d'un ou deux tomes par an. À priori, un manga qui ne paie pas de mine non plus: un shonen somme toute assez classique, avec un héros qui veut devenir plus fort, une héroïne, un gros méchant. Oui, mais.
Kekkaishi se démarque des autres, ne serait-ce que par un système de combat assez particulier (sans être compliqué), et où les héros ont tous conscience de leurs forces et leurs faiblesses: les plus grands pouvoirs sont bien inutiles si on est incapable de demander l'aide nécessaire pour les cultiver. Kekkaishi fait la part belle à l'entraide, au travail d'équipe, à l'amitié, mais sans jamais tomber dans la niaiserie.
L'histoire fourmille de personnages variés et follement charismatiques, de rebondissements, de moments de bravoure, qui ne se répandent pas en débauches d'effets de sons et lumières, si tant est qu'on puisse emprunter l'expression, presque jusqu'à le regretter un peu, comme si Kekkaishi, au fond, était un manga de bonne qualité, mais avec des héros "normaux".
Il n'empêche: c'est bon, c'est frais, et il s'accompagne d'un bon petit Sauternes et une sauce au beurre blanc bien mieux que tous les poissons douteux qu'on trouve sur les étals de la Fnac en ce moment.