Pour bien des connaisseurs, on saura retrouver quelques similitudes avec des grands noms du survival. On pensera notamment à Battle Royale pour le plus célèbre d'entre eux, mais aussi à Doubt, Judge ou encore King's Game. La survie est une notion récurrente dans ces mangas. Dans un espace confiné, voir même clos pour certains avec des gens connus ou inconnus. Ce sont ces éléments qui lient Alice in Borderland aux autres. Nos trois héros sont balancés dans un monde étranger, pas si merveilleux que ça, où le but est de survivre aux jeux qu'on leur propose. L'entraide est de mise pour pouvoir aller le plus loin et surmonter les épreuves qui se dressent devant eux. Les trois jeunes hommes vont bien vite regretter d'avoir regardé ce feu d'artifice.
Le trait d'Haro Asô est fin et propre. Dans un style bien à lui, il nous offre de belles planches. Les dessins sont atypiques et collent parfaitement à l'ambiance du manga. Les personnages se voient dotés d'un humour à tout épreuve, de rêves et d'échecs. Dès le départ, on sent un fort lien entre Alice, Karube et Chôta alors que tout semble les opposer. Le premier, Alice, est défaitiste. Il rêve de pouvoir changer de monde, ne plus avoir à se soucier du futur et de son avenir professionnel qui semble compromis par sa médiocrité, à l'instar de son frère. Le deuxième, Chôta, est un peu le bouffon du trio. Il est assez candide. Avant de se retrouver à Borderland, il ne vivait que pour les filles. Son but était de ne pas mourir puceau. Autant dire qu'il n'est pas meilleur qu'Alice. Enfin, Karube. Le plus débrouillard des trois. Ce dernier est propriétaire d'un bar à seulement 18 ans. Ce n'était pas une flèche au collège mais malgré tout, il s'en est sorti bien mieux que les deux autres. Karube est fort, posé aussi et intelligent. Il fait preuve de calme dans des situations propices à la panique. Il a beaucoup d'estime pour Alice.
Ces premiers tomes nous laissent donc la bave aux lèvres, suspendus à une réalité implacable. Il va falloir jouer pour survivre. Maintenant les questions que l'on peut se poser pour la suite, c'est de savoir combien de temps ils vont pouvoir tenir dans ce monde hostile ? Qui tire les ficelles de cette dimension mortelle et loufoque ? Et enfin, surtout, vont-ils réussir à en sortir vivant ? A supposer qu'il y ait un échappatoire.
En bref, dans un mélange d'humour et d'action, sur un fond de paysage urbain désertique, aux allures post-apocalyptiques, où tension et angoisse sont palpables, Haro Asô nous souhaite la Bienvenue à Borderland. Au travers de son nom, qui rappellera à certains "Alice in Wonderland" et de son histoire, ce manga a su piquer ma curiosité.