JoJo's Bizarre Adventure est une saga hors du commun, qui malgré qu'elle soit déroutante au début, tant par son design que sa narration,, attise la curiosité, rien que par son nom !
On se sait pas si Araki, lorsqu'ils débute en 1987, savait qu'il allait faire de cette série une immense aventure. L'intérêt de ce titre est de voir à chaque partie les héros changer, tout en voyant les anciens personnages réapparaitre. Ainsi, Joseph, le héros de la deuxième partie, devient un personnage de soutien dans la troisième partie, tout comme Jôtarô, héros de la troisième partie, le devient dans la quatrième. On se plait à voir les personnages vieillir et céder leur place aux nouvelles générations, tout en gardant un rôle dans l'aventure !
A cela, on ajoute une foule de clins d'œil, particulièrement cinématographiques et musicaux : chaque partie fait référence à un style de cinéma (1ère : films d'horreur; 2ème : films d'aventures; 3ème : Road Movies; 4ème : Thriller) et l'auteur insère des références à des groupes de Rock connus (la famille Zeppeli évoque Led Zeppelin et un Stand d'un ennemi dans la quatrième partie se nomme Red Hot Chili Peppers, entre autres).
Le style d'Araki, à l'instar d'un Fujisaki ou d'un Oda, est reconnaissable très rapidement par son étrangeté. Mais surtout, on note une évolution entre toutes les parties, qui se voit radicalement entre la première et la quatrième. Dans la première partie, les défauts sont nombreux : cases surchargées, personnages figurants particulièrement moches et risibles, poses absurdes des personnages, et scène d'horreur ridiculement extrêmes. Tout comme Ken le Survivant, les héros sont très musclés, ce qui peut être un défaut ou non selon les goûts. Dans la deuxième partie, le dessin s'affine, mais le style reste sensiblement le même. Dans la troisième partie, le style d'Araki prend une forme définitive, surtout en ce qui concerne les visages et la mise en page. Les poses bizarres des persos sont toujours là, mais sont plus appréciables. Dans la quatrième partie, les personnages musclés et très grands sont beaucoup moins nombreux. Rohan ou Kira sont de proportions normales. Quant à Kôichi, il est même petit. On note malgré tout une petite instabilité graphique dans le style (un personnage change de design a vue d'oeil sur 15 pages !!).
Néanmoins l'unicité du style nous heurte, à tel point qu'on finit forcément par l'apprécier.
Là où les fan sont emballés, c'est dans les évènements du manga ! C'est notable surtout dans la troisième partie, la préférée du lectorat : l'aventure fait très jeux vidéos, à mi-chemin entre le jeu de combat et le RPG. C'est simple : on a une équipe de héros, chacun à un pouvoir spécifique, et ils avancent sur la carte, en affrontant des ennemis, jusqu'au boss final. Parfois, les affrontements sont très particuliers, puisqu'il ne s'agît pas toujours de combat au corps à corps : partie de poker, de jeux vidéos, etc. Et dès que Araki introduit dans l'histoire un ennemi avec un Stand au pouvoir stratégique et non pas basé sur la force, l'affrontement devient intellectuel, les héros étant contraints d'utiliser les capacités de leur Stand à bon escient. Bref, certains combats sont tirés par les cheveux, mais l'ensemble est très captivant.
Araki a un esprit débordant d'imagination, et ça se voit dans les phases de combat, la création des Stands, mais aussi de toutes les ficelles dont il use. Dans ce manga, tout se croise : époques, dimensions, humains, animaux, fantômes, extraterrestres ! Après, certains pourront dire que ce mélange est too much...
Enfin, pour en revenir au dessin d'Araki, son esprit imaginatif se traduit aussi dans le design et la personnalité de ses personnages : ils sont hauts en couleur sur tous les plans !