Après le succès des films (connus aussi sous le nom de The Grudge), un manga en deux tomes est sorti en 2006. Que donnent ces mangas?

Déjà, le premier qu’il faut soulever, c’est le dessin. Il est très différent entre les deux tomes et pour cause, ce ne sont pas les deux mêmes dessinateurs. Choix un peu étrange, surtout que le manga est court, mais ca pouvait donner un résultat intéressant. Le constat est que le premier tome, dessiné par Rinno Miki, a un style plutôt classique mais agréable, tandis que le second, fait par Meimu, a un style plus original mais les personnages ne sont pas très réussis. Au final, l’idée n’est pas mauvaise mais pourrait en décevoir plus d’un.

Venons-en maintenant à l’histoire, ou plutôt aux histoires. En effet, en plus du dessin, les scénarios sont vraiment différents. La première histoire est semblable à celle que l’on voit dans les films. Un couple s’installe dans la maison maudite et commence à voir des événements louches. Vraiment identique, je dirai que la seule chose qui change est la vision que l’on a de Kanako. Monstre de vengeance dans les films, elle apparait vraiment comme une victime dans le tome 1. Les dernières images de Kayako la font paraitre humaine et presque déçue de devoir tuer des gens. Elle fait paradoxalement preuve d’ingéniosité dans les morts, très gores et sadiques, mais laisse bizarrement quelques personnes s’en sortir.

La deuxième histoire est plus ingénieuse et moins gore. En effet, l’héroine n’est pas vraiment victime de la vengeance mais a plutôt un lien spéciale avec Kyoko. Pourquoi? Parce qu’elle est enceinte. Ce fait a son importance mais je ne vous en dirai pas plus, d’une part car ca vous enlèverait tout suspens et d’autre part parce qu’honnêtement, ce n’est pas très clair. Le tout manque d’explications, juste quelques images sur le passé. Le tome 2 est noir, et quelque part plus intéressante, mais aurait mérité un tome de plus.

Les deux héroïnes sont elle aussi très différentes. Mizuho est naïve, à l’image des personnages des films. Victime au dernier degré, elle se contente presque d’attendre la fin avec une passivité suspecte. Les autres protagonistes lui servent de protecteurs, même si elle connaitra une fin tragique. Pour ce qui est de Kyoko, c’est un peu difficile de dire car elle est liée à Kayako (qui devient dans le second tome Kanako) et ce fait change un peu son caractère. Ceci explique peut-être pourquoi elle n’est pas tellement effrayée, malgré les horreurs qui l’entourent. A noter aussi que c’est Toshio que l’on voit plus, comparé à sa mère. Il apparait plus comme le vengeur et est celui qui est vraiment lié à Kyoko.

Deux tomes portant sur le même thèmes mais qui sont au final très différent, que ce soit pour le dessin ou la façon de traiter la malédiction. L’ensemble n’est pas mauvais en soi mais n’apporte rien par rapport au final, si ce n’est plus de morts. Pas indispensable mais les couvertures sont jolies.