Un manga plutôt banal et assez mièvre... en apparence.
Si le sous-titre ("Histoire d'un premier amour") et le dessin très shôjo rebutent assez, dès qu'on a les premières pages sous les yeux, on peut ranger les mouchoirs. Même si le thème principal du manga est l'amour entre les deux protagonistes principaux (à savoir Karin Karino et Aoi Kiriya), qui apparaît d'ailleurs très clairement dès le tout début, on retrouve quand même énormément d'humour, de speed-dating, de coups tordus, et une petite dose de malheur pour renflouer le côté fleur bleue (quand même). L'histoire, grâce à quelques nouveautés dans le genre telles que la passion de Kiriya pour la photographie, parvient à se démarquer quelque peu de la masse des histoires d'amour communes, malgré un fort penchant pour le bisou-bisou et le romantisme.
Le style de la mangaka est purement shôjo, et même un peu exagéré ; les lèvres pulpeuses à excès, les hommes (notamment Kiriya) qui font deux fois le volume des femmes, etc., mais c'est encore passable si on n'est pas trop exigeant.
Les personnages sont assez communs, malgré quelques exceptions, mais il est difficile d'innover en la matière : Karin la "binoclarde" (comme la surnomment si affectueusement la plupart des gens) coincée qui déteste les garçons et qui se laisse marcher sur les pieds, Tooru le dragueur obsédé qui fait pitié, Kiriya le mauvais garçon qui mate les jeunes filles dans le bus, Yuka l'affreuse peste manipulatrice qui refuse de perdre, et encore d'autres. Tous subissent une lente évolution au cours des dix tomes du manga, et deviennent plus matures (sauf Yuka, qui reste égale à elle-même, c'est à dire au néant total du côté de l'intelligence).
En bref, un manga sympathique, même s'il n'est pas spécialement génial, et qui mérite d'être lu, ne serait-ce que pour se faire sa propre idée du genre. Même si le nom de l'héroïne est vraiment stu-pide.