Koukou Debut, ainsi se nomme mon tout premier shôjo papier. Entamé sur les bons conseils d'une amie, sa lecture a finalement été bien plus rapide que prévu. Alors, bien ou pas bien? Nous l'allons le montrer tout à l'heure.

Le point départ de cette petite histoire est pour le moins déroutant, mais laisse déjà présager de la nature de notre "héroïne". Ainsi, comme l'explique le synopsis, Haruna demande à un garçon sorti un peu de nulle part de l'aider à devenir attirante dans le but de trouver le plus rapidement possible un petit ami. De fil en aiguille la relation entraîneur-élève va prendre une toute autre tournure.

Mais là ou ce manga fait très fort par rapport à l'immense majorité des autres shôjos, c'est qu'il ne va pas nous faire attendre une éternité pour que le couple soit officiel. Du coup on est en droit de se demander "et après?", car il est vrai, l'intérêt principal de ce type d'histoire reste de voir comment le couple se forme. Et bien c'est assez simple, l'auteur va nous présenter tous les petits soucis qu'implique ce nouveau statut, des scènes de tous les jours, des triangles amoureux et autres passages bien connus des fans du genre. Un choix de narration spécifique donc, mais qui n'évite en rien des sempiternels clichés, toutefois largement atténués par Haruna.

En effet, une autre force de Kôkô Debut réside dans sa protagoniste principale qui est pour le moins assez détonante, voire même surexcitée. Fan de base-ball, elle n'arbore pas le physique d'un mannequin (selon les dires des personnages, sur le papier c'est autre chose) et a une personnalité qui tranche radicalement avec pas mal de greluches auxquelles j'avais fini par m'habituer. Et puis c'est cette personnalité finalement très masculine qui est à l'origine de pas mal de scènes cocasses qui vous arracheront quelques rires, des sourires tout du moins.

Son compagnon, m'avait un peu agacé pendant les premiers tomes, la faute à son look un peu trop "je me la pète" et son attitude trop détachée qui en faisait le mec cool par excellence, du genre à faire rêver les gamines en pleine puberté. Seulement voilà, avec le temps il a gagné un peu de mon estime, et même si certaines réactions sont caricaturales, d'autres font que l'on finit par s'y attacher, et certains de ses dialogues avec Haruna sont tout simplement excellents.

Reste évidemment toute une flopée de personnages secondaires qui ont eu le droit pour certains à quelques moments savoureux, tandisque d'autres n'ont pas su dépasser le charisme d'une huître. Mais finalement, à partir du moment où le couple principal est réussi, on est prêt à fermer délibérément les yeux sur certains défauts.

Reste enfin à parler de l'aspect graphique du titre. Premier constat, le chara-design s'en sort pas trop mal, et bien que Yoh fait désespérément trop hype, ben j'ai pas grand chose à redire de ce côté. Un point très appréciable étant que chaque personnage n'a quasiment jamais la même tenue, on évite une certaine routine. On va même jusqu'à carrément changer de coupe pour certains. Un chara donc assez chouette accompagné d'une esthétique d'ensemble pas très impressionante mais qui a le mérite de faire son office, c'est à dire proposer un environnement urbain réaliste. Rien de bien transcendant, mais un coup de crayon qui ne demande qu'à progresser dans des séries prochaines (Aozora Yell en l'occurence).

En conclusion, un bon manga donc, qui n'évite pas certains défauts récurrents et des passages un peu longs, mais qui a le mérite d'innover dans sa narration et dans la personnalité de son héroïne fort attachante. Quant à la note, je ne sais pas trop, disons qu'un bon 7,5 fera l'affaire.