Un shojo pour changer. Ce n’est pas le genre que je préfère mais pourquoi. Verdict?
C’est un shojo oui mais. Mais il y a de l’action. Si ce manga m’avait interpelé, c’est parce que je sentais qu’il y aurait plus qu’une simple histoire d’amour. Et j’avais raison. On retrouve tous les ingrédients d’un bon heroic-fantasy, à savoir des intrigues politiques, de la magie et du fantastique. Pour tout dire, l’aspect politique prend nettement le pas sur tout le reste car il s’agit là du point de départ du manga. Un mariage arrangé, une paix entre deux royaume et toutes les messes basses d’une cour royale. Attention, quand je dis ça, la romance reste le point central mais l’intrigue politique arrive juste derrière. Du coup, on a moins l’impression de voir deux benêts faire leur parade amoureuse, comme on l’a déjà vu. Je ne donnerai pas de nom mais j’y pense très fort.
Puisque j’en parle, l’intrigue politique est convenable. Il ne faut pas chercher une histoire à la Game of Throne mais pour un shojo, le scénario est bien ficelé, suffisant épais pour tenir 12 tomes et on a même le droit à quelques petites surprises. Pas de quoi avoir l’idée du siècle mais assez pour passer un bon moment. Pour les experts, on devine tout en l’espace de deux tomes mais encore une fois, là n’est pas la question. La question est bien une histoire d’amour, débutant mal car arrangé et non voulu par les deux héros. Ca change un peu de l’éternel amoureuse qui cherche vainement à attirer l’attention du beau mâle. Bref, le scénario se pose sur de bonnes bases, bien assez pour maintenir l’intérêt du lecteur et ne pas le perdre en cours de route.
Les personnages maintenant. Nakaba est une femme forte, d’un tempérament bien trempé et loin d’être d’une niaise sans réflexion. Et ça, j’aime plutôt bien. Elle porte limite la culotte, sait diriger, même si elle a aussi des moments un peu fleur bleue mais bon, encore une fois, c’est un shojo. Son pouvoir la rend un peu plus intéressante car elle possède un don incroyable, qui nécessite de grandes responsabilités. Pour lui donner la réplique, César est un bon héros, loin du gentil gendre. Il apparait d’abord comme un être imbuvable, égoïste et égocentrique. Le genre de gars qu’on ne peut pas piffrer. Néanmoins, on apprend à le connaitre et la mangaka réussit à le faire évoluer doucement mais sûrement, pour en faire quelqu’un de bien. Le changement se fait naturellement, avec beaucoup de maîtrise et il est celui qui évolue le plus.
Mon seul bémol serait sur le dessin. Ce n’est jamais le point fort des shojo mais j’aurais aimer quelque chose de plus fourni car si je devais décrire le style dans l’Arcane de l’Aube, je dirais minimaliste. Peu de décor, des traits légers, presque effacés. Ca plait ou non mais personnellement, je regrette le manque de détails, surtout que dans un monde fantastique, il y avait matière à faire quelque chose de plus complet. Pour ce qui est des traits des personnages, on ne peut pas se tromper, il s’agit bien d’un shojo. Il n’y a qu’à regarder les yeux, qui sont la marque de fabrique du genre.
Ce manga est un très bon dans son genre et s’en tire avec les honneurs. Les 12 tomes se lisent vite et on a envie de savoir le fin mot de l’histoire. Un bon shojo et un bon divertissement.