J'avais adoré le premier tome qui posait de très bonne base, avec en prime, un humour auquel j'adhérais totalement. Malheureusement, il est toujours difficile pour un manga de tenir la distance.

Et pourtant, Ratman y parvient bien. Même si l'histoire prend un tournant un peu plus sérieux sur la fin et que l'humour peut parfois devenir un peu lourd (je pense surtout aux petites histoires annexes qui sont presque des hors série), le manga conserve son idée première à savoir qu'un "grand pouvoir nécessite de grandes responsabilités". Cette célèbre phrase n'a jamais aussi bien collé à un support. Le monde est envahi de super-héros et n'importe qui peut donc devenir le prochain. Mais qu'est-ce que cela implique? Y a-t-il un prix à payer? Si pour la plupart des personnages, ce n'est pas le cas, ça l'est pour le héros qui doit faire face à la partie sombre du métier de héros. Le manga est d'ailleurs essentiellement basé sur cette confrontation intérieure entre la joie d'un jeune garçon de toucher son rêve et les conséquences de son état. Et cette partie marche parfaitement, surtout que le scénario parvient à reprendre (un peu tard peut-être) le passé du jeune garçon et celui du plus grand héros de tous les temps.

Par plusieurs aspects, Ratman m'a fait penser à Spiderman. Les deux héros sont confrontés aux mêmes problèmes, à savoir un pouvoir qui les dépasse complètement et qui peut aussi les contrôler. J'aime ce genre d'histoire, où le héros se bat plus souvent contre lui-même que contre ses ennemis. Bon, je pense franchement que Ratman aurait pu aller plus loin mais il ne faut pas oublier que le manga est très tourné comédie et que trop de sérieux aurait été difficile à gérer. Mais ce que je reproche le plus c'est que le sérieux arrive un peu tard et est mal dilué dans les tomes. Si bien que le manga change vraiment de forme au fil du temps et si l'on regarde le premier et le dernier tome, la différence de ton est net.

Mais cela ne doit pas occulter ses qualités. D'abord l'humour comme je l'ai dit, avec notamment les Jackies, véritables trouvailles qui, en plus, arrivent toujours à faire des gags qui nous font rire. Personnellement, je suis fan de ces gars totalement improbables mais bourrés d'humour. Ensuite, Shuto est un bon héros. Le plus petit parmi les grands. Si son innocence fait rire au début, elle évolue à mesure que le sombre pouvoir de Ratman évolue. Ce que j'ai aimé chez lui c'est qu'il possède dès le départ un vrai courage, une vraie force. Il ne lui manquait que le bon outil. Contrairement à d'autres héros de Shonen qui découvre leur potentiel au fur et à mesure, Shuto le possède dès le début. Et son duo avec la jolie Mira est intéressant. Elle est l'exact opposé de Shuto: calme, réfléchie, timide, elle cerne néanmoins bien les gens et c'est d'ailleurs elle qui "choisit" Shuto pour endosser le rôle de Ratman. Elle avait déceler le pouvoir du jeune garçon.

Ma dernière partie concernera les costumes. Ben oui, super-héros oblige. Le costume du héros est sombre mais c'est voulu. Et plutôt bien choisi pour le coup. Cela renforce la dualité du personnage. Mais surtout, il n'apparait pas comme le chevalier blanc, que tout le monde respecte dès qu'on le voit. Ce costume oblige les gens à voir plus loin que les apparences car Ratman fait peur au début. Le parfait déguisement en somme car sous son aspect de monstre (surtout quand il s'énerve) se cache un coeur d'homme et un petit bonhomme pétri de bons intentions. Comme quoi, il ne faut pas juger un livre à sa couverture.

Ratman est un bon manga, sur un thème qui réveillera la nostalgie de certains. C'est une valeur sûre qui vous fera passer un bon moment.