Secret est paru en trois tomes par Square Enix au Japon et Ki-OOn en France. Un thriller palpitant signé Yoshiki Tonogai. Déjà, plusieurs titres du même auteur sont parus chez nous. Retenez bien son nom. L'occasion est pour moi pour vous faire une analyse complète. Showtime !
Synopsis
«J'ai la preuve que trois meurtriers se cachent parmi vous.» Les paroles sont lancée par un psychologue, à un groupe de six élèves a plombé l'ambiance; déjà assez lourd de circonstance. Notre trio aura fort à faire pourtant. Un ultimatum est donné : ils ont un semaine pour se repentir et de se dénoncer, sans quoi, ce dernier se verra les confiés aux autorités. Innocent ou coupable ?
C'est à vous de juger !
Alfred Hitchcock + Satoshi Kon = Yoshiki Tonogai
Dès les premières pages, nous sentons déjà l'atmosphère qui y règne. Leur psychologue, annonce avec un sang-froid exemplaire, que plusieurs assassins se sont dissimulé dans le groupe. C'est le début des hostilités et la guerre des nerfs éclate entre eux. Qui croire et à qui faire confiance désormais ? Comment en est-on arrivé là ?
Tout à commencer pourtant par une belle journée ensoleillée. Un groupe de lycéens font une sortie scolaire. L'esprit bon enfant est de mise à l'intérieur, malgré quelques tensions entre camarades de classe, quand soudainement le drame se produisit. L'accident provoqué par le chauffeur décima de nombreux élèves et lui-même va faire partie des victimes. Dans cette liste noire, Tono l'amie de Shun, qui lui est décédé tragiquement dans des circonstances pour le moins étrange. Cependant, Iku va percer à jour sans le vouloir un terrible secret concernant Tono, quand celui-ci se rendait chez elle. Mais ce n'est pas tout, ce fameux monsieur mitomo n'est peut-être pas si innocent et aux yeux de certaines personnes, il est le premier dans la liste des suspects. La pression sociale sur les épaules trop frêles de ces jeunes «adultes» en plus de prendre conscience de la gravité des faits, est sûrement trop lourde à supporter le poids des responsabilités de chacun. On sent très bien que chaque protagoniste cache leur véritable nature sous un masque de verre déjà fragilisé et de leur passé encombrant. Le style de l'auteur n'est pas sans rappeler le roi du suspens en la personne d'Alfred Hitchcock. Puis le regretté Satoshi Kon qui avait réalisé le fameux Perfect Blue. L'équation quasi parfaite en somme. L'alchimie prend forme au fil des pages. Tonogai passe la vitesse supérieure en sortant les volumes deux & trois. Il va alors faire évoluer ses enfants à travers son œuvre de façon magistrale. L'histoire va prendre une tournure inattendue au milieu du deuxième tome et les lecteurs à contre-pied par un suspense à tous les étages. Que dire du dernier volume qui laissera pantois plus d'un. De révélation en révélation, les masques tombent. Le chapitre final va apporter les réponses aux questions dont nous nous posons depuis le début.
La qualité est au rendez-vous
Rien de mieux pour apprécier un produit que de miser sur la qualité. En effet, l'éditeur Ki-oon a choisi l'option papier glacée puis à grain avec une épaisseur correcte. La traduction est fidèle, les cases ne se chevauchent pas. Une couverture en trois couleurs pour chaque volume, ce qui facilite beaucoup le repérage d'un titre d'une mangathèque.
Conclusion
Le concept de l'histoire est différent par rapport à Doubt et Judge. Ici pas de huis clos. On pourrait deviner que Tonogai à un chiffre fétiche, à savoir : le trois. 3 tomes, 3 assassins, 3 couleurs du recueil. Dans chacune de ses créations, il prend un malin plaisir de masquer ses personnages soit avec des têtes d'animaux ou seulement des lapins. Dans Judge par exemple, c'est un peu le contexte des 7 péchés capitaux. Un animal est égal à l'identité que représente la culpabilité dont on reproche le défaut de la personne. La trame d'une noirceur où mensonge et trahison ont de quoi satisfaire le public. Le scénario d'une grande richesse, maîtrisée par un talent fou. On retrouve là le coup de main qu'il affectionne tant par sa propre plume, des gens dénués de tout sens du code de l'honneur sans foi ni loi. La roue du destin tourne indéfiniment, nous emportant dans un tourbillon ténébreux et macabre.Il est classé Shonen, alors qu'il serait plus logique de le voir dans la catégorie Seinen. Note : L'éditeur a sorti également en plus du tome 1 le film tiré du manga, Doubt, qui dure 1h15 environ. Malheureusement, ce dernier ne reprend pas vraiment la version papier, d'où la déception.
Ce titre donne vraiment envie de voir la suite au plus vite. Gageons de lui faire un accueil chaleureux à ses futures séries. Ki-oon tient là une pièce importante sur son échiquier et il n'est pas prêt à le laisser partir.