Ce one-shot présente une course contre la montre durant laquelle une jeune fille va évoluer et s’interroger sur les raisons qui poussent les gens à mettre fin à leurs jours et surtout sur les motivations qui l'encouragent, elle, à tenter de sauver des inconnus. Au fond, ne serait-il pas plus simple de balancer le téléphone dans un caniveau et de laisser les victimes à leur sort ? La question est posée, dérangeante, et notre héroïne veut y répondre par la négative.

Le volume parvient tant bien que mal à créer une atmosphère angoissante et mystérieuse. Le lecteur s’interroge : qui est en réalité le mystérieux interlocuteur, quel lien a-t-il avec les suicidaires, s’agit-il d’actes criminels ou de véritables prédictions ? L’intérêt du récit n’est pas de trouver les clés de cette énigme mais plutôt de décrire les réactions de l’homme devant le suicide, devant la mort présentée en tant que spectacle. L’action n’est malheureusement que très peu crédible en soi et véhicule difficilement le message de l’auteur.

Line, c’est un manifeste contre le suicide. Reste-t-il de l’espoir en ce bas monde ? Telle est la question que se pose Yua Kotegawa. En refermant le volume, on attend malheureusement encore une réponse. Dommage, l’expérience aurait pu être fructueuse car le scénario s’avère original, intuitif et le style épuré de l’auteur plait toujours autant.