Les zombies, c’est cool. Y compris dans un manga. Mais encore faut-il parvenir à se distinguer des autres, et dans ce registre Tokyo Summer of the Dead (= TSOTD) s’est bien foiré.
Ceci n’empêche pas le manga de se lire plutôt bien. Les personnages ne sont pas caricaturaux, l’univers est soigné et les rebondissements sont là. Le chara-design, assez classique, est quand même pas mal, tandis que les décors sont bien travaillés. L’auteur s’est bien amusé pour les nombreux zombies qu’il a dû dessiner, puisque pas un ne se ressemble.
Il y a donc des qualités dans TSOTD, mais elles s’arrêtent là. Vous me direz : c’est déjà pas mal. En fait, c’est insuffisant pour en faire un bon manga.
Déjà, le principal défaut de cette série c’est son cruel manque d’originalité. Des gens qui doivent survivre dans une ville zombifiée, on a déjà vu ça des dizaines de fois un peu près partout. TSOTD suit donc une intrigue ultra-classique, en ne prenant absolument aucun risque scénaristique.
Ce qui est le plus frustrant, c’est que l’on sent que l’auteur peut vraiment être original. Suffit de lire les chapitres bonus du tome 1 et du tome 2. On a l’impression qu’ils ne sont là que pour meubler, car à aucun moment les personnages y apparaissant ne se retrouvent dans l’histoire principale. Pourtant, ils représentent la meilleure partie du manga. Un comble. Les chapitres bonus surclassent l’intrigue principale.
Je pense en particulier au premier, celui où trois filles en voyage de fin d’année se retrouvent confrontées aux zombies alors qu’elles sont dans la tour de Tokyo. On pourrait dire que c’est une sorte de Shaun of the Dead version manga : c’est vachement drôle, et si tout le manga avait été comme ça, le truc il serait resté dans les annales. Pourquoi donc l’auteur n’a-t-il pas fait dans l’originalité alors qu’il en était capable ? Mystère.
À la rigueur, TSOTD pourrait plaire à ceux qui ne sont pas familiers avec l’univers des zombies et qui commenceraient par ça. Mais pour les autres, il n’a que peu d’intérêt. Les personnages ne sont pas caricaturaux, mais ils ne sont pas très attachants. Yû n’a pas une once de charisme. Ikuse, courageuse au début, finit par se cacher derrière les autres. Quant aux autres personnages, on retiendra notamment Sayo (parce qu’il fallait 2 filles), Kôhei (parce qu’il fallait un archer), et Mineshima (parce qu’il fallait bien un adulte responsable dans tout ça).
Les rebondissements sont eux aussi très classiques : les amis en danger, le refuge qui n’en ait pas un, les personnes qui n’arrivent pas à survivre, les nouveaux qui foutent le bordel, le type qui fait des conneries, etc… Bref, chaque rebondissement a été vu ailleurs. À la rigueur, ils auraient pu être traités différemment, mais ce n’est pas le cas ici.
Et puis il y a la fin… J’ai facepalmé quand j’ai compris que ça se terminait là. Non, franchement ce genre de fin c’est raté. En même temps, on pouvait un peu s’y attendre vu que le manga ne fait que 4 tomes. Mais n’empêche : le groupe s’est fixé un objectif, et à la fin du dernier tome ils ne l’ont toujours pas atteint. Et en plus, il y a un autre truc qui vient se rajouter et qui reste en suspens. Raté de chez raté, je vous dis.
Bref, ça vaut 4/10, mais je mets la moyenne pour les chapitres bonus.