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MARS, deux héros de la guerre psychologique

» Critique du manga Mars par Selfish le
24 Octobre 2014

Mon Introduction:

MARS nous entraîne calmement dans le quotidien de deux adolescents que tout oppose. D'un côté Rei Kashino, jeune homme qui n'a qu'une seule obsession: la moto. Il est beau, populaire, doué en sport et attire l'attention de tous. Le gros hic? L'école, c'est pas son truc. Et puis, de l'autre côté, et pourtant pas si loin: Kira Asou. Jeune fille discrète, introvertie, isolée socialement. Elle est pourtant imprégnée de l'Art et a un réel talent pour la peinture.

Lorsque ces deux là se rencontrent dans un parc, un jour que Rei cherchait son chemin, ils étaient loin d'imaginer qu'ils seraient amenés à découvrir autant de choses l'un de l'autre. Dans un premier temps, Kira se refuse tout contact avec son camarade de classe. Mais lorsque Rei et sa témérité s'imposent, il n'y a plus aucun moyen de faire machine arrière. On aurait alors pu voir un scénario arriver gros comme une maison, mais MARS casse la routine de la classique romance de lycéens pour nous mener bien plus loin.

Les personnages:

Il est aisé de les imaginer au quotidien tant ils pourraient être identifiés à n'importe qui. J'ai connu des personnes comme l'un et comme l'autre, mais je ne me suis jamais demandé s'il y avait une histoire derrière ces attitudes.

Fuyumi Soryo nous apprend que derrière ces sourires et ces barrières se cachent des souffrances et des faits inavouables. On découvre petit à petit deux adolescents psychologiquement fragiles, instables, et dépendants de ceux qu'ils s'apportent. Ils combattent leurs démons avec la force qu'ils se procurent mutuellement et on se plaît à les voir s'ouvrir l'un à l'autre, puis aux autres.

Kira s'est-elle réfugiée dans la peinture pour s'exprimer, ayant perdu confiance au monde qui l'entoure? L'adrénaline que lui procure les circuits suffit-elle a Rei pour l'aider à ne plus penser à rien? Au cours de la lecture, les murs tombent et on découvre alors d'autres facettes de ces deux personnages. Leurs côtés sombres ressortent, mais leurs faiblesses sont également mises à nu.

Les tômes:

L'histoire commence doucement, laissant le soin aux personnages d'apprendre à se connaître, de découvrir leurs passions mutuelles, de s'attacher à ce lien qu'ils tissent au fil des pages. Les péripéties sont nombreuses et ne nous laissent pas le temps de nous lasser. Des personnages vont et viennent, réveillant des souvenirs enfouis tout au fond de ces deux êtres fragiles, perturbant considérablement leur quotidien au moment où on pense que tout se passe bien.

Il y a toutefois une certaine complexité dans ce scénario. Alors qu'on s'imagine une histoire d'amour légère tournant autour de problèmes humains bien plus importants, on se retrouve plongé dans une véritable guerre psychologique. On comprend alors, au travers des dialogues sombres et des cadres froids dans lesquels ils évoluent, que les personnages sont écrasés sous une pression qui va bien au-delà de ce qu'un simple adolescent est amené à subir.

On s'attend à un dénouement en douceur, mais Fuyumi Soryo ne laisse finalement aucun répit à ses lecteurs, qu'elle tient en haleine jusqu'aux quelques dernières pages.

Ma conclusion:

J'ai lu ce manga lorsque j'avais 16 ans. Et en le relisant aujourd'hui, dix ans plus tard, je me rends compte que j'avais loupé quelques points que je n'avais pas relevé à l'époque, trop préoccupée par l'évolution de l'histoire d'amour entre Rei et Kira alors qu'au final, c'est bien plus qu'une simple histoire d'amour.

La mangaka aime jouer avec le noir pour imposer le malaise, c'est quelque chose que j'ai très vite compris. Et bien que je lui reproche de ne pas avoir rendu ses personnages uniques graphiquement, elle s'est très bien débrouillée pour leur octroyer à chacun une personnalité distinguée.

MARS, c'est pour moi une histoire d'amour entre deux êtres blessés à un très jeune âge qui ont su trouver une force dans leurs malheurs grâce à leur lien. Lécher leurs plaies ne suffit pas, ils apprennent à appuyer là où ça fait mal pour accepter les faits, et vivre avec, mais vivre plus forts.

C'est aussi une très belle leçon de vie pour ceux qui ont vécu ces traumatismes. Pour leur souffler avec pudeur qu'il peut y avoir de la lumière dans les ténèbres. Et que cette lueur peut résider en une personne simple d'apparence.

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Selfish, inscrit depuis le 09/08/2012.
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