J’avais un peu peur que cette histoire ne finisse par virer à la sauce Twilight. Alors, fausse impression ou véritable torture?

Le premier est assez lent et monotone, puisqu’il place d’abord le décor, et en particulier les personnages. Ce qui est paradoxale, c’est que les relations entre les deux héros se nouent étrangement vite, en l’espace de quelques pages, ce qui accentue l’impression de lenteur. Pour être honnête, ce début n’est pas génial en soi, même si une aura de mystère entoure le manoir de Muriel. Donc, je dirai que ce tome fait un peu peur puisqu’il ressemble au coté niant-niant de Twilight (oui, je sais mais je suis traumatisé ^^).

Mais, mais, la suite est heureusement différente. Très vite s’installe une atmosphère mélancolique, triste et noire, dans laquelle les personnages changent et essaient de cacher leur douleur aux autres. Il n’y en a que 4 (puis 5) ce qui laisse du temps pour bien les travailler, ce que l’auteur fait avec brio, en s’attardant un peu sur Jiyae sur le début. Plus les tomes défilent, plus les secrets commencent à s’épaissir. Les 6 autres tomes sont donc bien plus équilibrés et intéressants, puisque des éléments nouveaux apparaissent régulièrement, pour relancer le scénario. Bon, le dernier retombe un peu dans les travers du début mais la qualité générale fait oublié ce petit faux pas.

Les personnages sont torturés, pour des raisons différentes. Muriel est un vampire solitaire, qui possède un don macabre (outre le fait qu’il suce le sang des gens) et qui le pousse instinctivement à fuir la compagnie, sauf pour « rendre service ». Le contact est difficile avec Jiyae car elle lui renvoie une image négative ou plutôt douloureuse. Leur relation est plus complexe que la simple attirance. Quelque part, il se complte dans leurs malheurs et leur vide intérieur. Lui cherche ce qu’il a perdu en devant immortel et elle, une raison d’être. Ken, le fils adoptifs de Muriel, et Eva, la gouvernante, font offices d’obstacles, puis de réponses à leur questionnement, car eux aussi ont de douloureux secrets. Il faut néanmoins une dernière personne pour que tout se décante et que chacun puisse avouer ce qu’il a au fond du coeur.

Le dessin est très raide, créant un univers morbide mais aussi chaleureux. Muriel, bien que vampire, est souvent entouré d’une aura chaude, tandis que Jiyae est le contraire, noir et froide. Ce choix est très subtile puisque cela créé une sorte de croisement d’esprit. L’auteur s’attarde beaucoup sur les relations ambigües qui tendent parfois vers le yaoi (au grand plaisir de certaines ^^). Ce n’est pas là par hasard puisque ces relations sont très intimes à l’origine (je veux dire par exemple que pour Muriel, elle est compréhensive).

Un très bon manhwa, qui évite de tomber dans le sentimental inutile et bête. C’est plus profond et s’explique par le coeur des personnages, qui est troublé et souvent atteint d’un mal enfoui. Vampire mystérieux ne veut pas dire vampire idiot (non, je ne vise personne ^).