Un manga qui suit les aventures d’un profileur japonais schizophrène, le concept est plaisant et original. En fait il y a plusieurs manières de juger cette œuvre : en ayant lu uniquement les premiers volumes (disons cinq ou six), les dix premiers ou en patientant jusque la fin. Histoire de ne pas faire miroiter de faux espoirs à un éventuel lecteur, la fin de MPD-Psycho, c’est malheureusement pas encore pour tout de suite. Pourquoi malheureusement ? Tout simplement parce que plus l’histoire avance et plus c’est le bordel …
Au début, ça commence plutôt tranquillement, on a Amamiya Kazuhiko, le fameux détective schizophrène, qui est récupéré en prison par Isono Machi, une ex coéquipière dont le but est de fonder une agence criminelle privée, et qui par conséquent recherche un profileur digne de ce nom. Okay, ça c'est globalement pour les trois premiers tomes. Ensuite, et bien tout se complique de plus en plus, et on va retrouver notre ami embarqué contre des sectes, des sociétés secrètes, une histoire de code-barres dans les yeux, de clones, d’armes génétiques, de tueurs fous, de magouilles politiques, etc …
Bref vous l’aurez compris, le gros problème de ce manga, c’est que c’est complètement le foutoir, à partir d'un certain moment on ne sait même plus qui est qui, qui est quoi, quasiment aucune explication n’est donnée au lecteur concernant les motivations des protagonistes, et quand quelque-chose est révélé, c’est en général complètement tordu, et les « réponses » suscitent d’autres questions par centaines, c’est donc fatalement de pire en pire. D’ailleurs quand on s’attend à une révélation très importante, c’est ce moment précis que l’auteur choisit pour introduire d’autres personnages, qui sortent bien souvent de nulle part, sans se soucier de la logique de son récit le moins du monde. Il y a d'ailleurs un grand nombre d'incohérences qui découlent de ces nouveaux persos, et des plot twists que ceux-ci amorcent par leur apparition.
Un autre petit souci qui m'a dérangé, certes anodin : la difficulté apparente pour l’auteur de choisir des noms divers et variés pour ses personnages. On a donc droit à 25 Nishizono, 15 Amamiya, etc. Clairement j'exagère et je concède que c’est du détail, mais j’ai quand même trouvé ça ridicule, surtout vu le nombre de persos assez énorme de l’œuvre en question.
Pour parler un peu de la forme maintenant : c’est clairement de la très haute qualité, les dessins sont très réussis, les personnages bénéficient d’un design soigné, les décors sont variés et foisonnant de détails, les scènes gores sont particulièrement réussies, là aussi avec une multitude de détails qui impressionneront les fans du genre. D’ailleurs, c’est anecdotique mais je trouve que les couvertures, mélange infâme de cervelle et d’autres parties du corps humain, ont quelque-chose de fascinant et d’effrayant à la fois.
En conclusion, vous l’aurez compris, ce qui me gène dans ce manga c’est le bordel scénaristique qui s’installe après le tome 4 et qui atteint des sommets entre les tomes 11 et 15. Pour être totalement franc, j’ai même la nette impression que l’auteur ne sait pas du tout où il va avec son histoire, et qu’il se contente de balancer en vrac ses idées, ce qui expliquerait les écarts de plus en plus importants entre la sortie des tomes. Au final, un bon nombre de bonnes idées, qui n’auraient peut-être pas dû être traitées toutes en même temps, font que MPD-Psycho entre dans la catégorie des grosses déceptions.