Manhwa de l’auteur de Kurokami et de Freezing, le fait qu’il n’y ait que 4 tomes m’avait séduit. Mais quel est le résultat?
Comme je l’avais signalé dans des articles précédents, il y a de la magie dans les oeuvres de Dall-Young Lim. En effet, je n’ai jamais été attiré par les dessins de ce genre, les femmes avec des poitrines opulentes et les petites culottes visibles à chaque scène. Je dirais même que j’y étais allergique et pourtant, je n’ai pas ressenti ce dégoût devant les planches de cet auteur. Alors, pour les plus pervers d’entre vous, Onihime VS n’échappe pas à la règle. On a le droit à la totale et même plus. Il faut dire que l’histoire de base se prête bien à ce délire de femmes bien en chair car un looser va partager sa vie avec deux démones dont l’une d’elles lui mangera le coeur. Une cohabitation qui laisse donc un immense passage vers les dérives amoureuses et les quiproquos.
Mais pour ce qui est du fond, je serais plus critique que dans Kurokami ou dans Freezing. Si l’histoire aurait pu avoir un intérêt minime, on devine au nombre de tome que la chute sera brutale. Et c’est le cas. Chaque tome me semble expédié de plus rapidement, comme l’auteur cherchait à en finir le plus vite possible. Comprenez-moi bien. Dans ce genre de « scénario », on s’attend à un certain développement et à un minimum de petites histoires annexes, d’autant plus que le nombre de personnage le laissait présager. Hors ce n’est pas le cas. Chaque fois qu’un « rebondissement » (appelons cela comme ça) semble se profiler, l’auteur fait volte-face pour revenir à son histoire de départ. Il n’y a donc pas de profondeur, pour peu qu’on en attende dans ce genre là. La fin est d’ailleurs dans le même registre. Elle tombe comme un couperet sans prévenir (même si on sait qu’il n’y a que 4 tomes) et on reste légèrement sur notre faim. Mon avis est qu’il y avait matière à faire mieux en faisant un peu plus long.
Les personnages restent assez classiques. Le héros est un looser, un genre apprécié par Dall-Young Lim, même si celui-ci pourrait prétendre à la palme. Certes, il est atteint d’une maladie de coeur qui le rend encore plus vulnérable mais il manque cruellement de caractère, de réparti et d’un mental de winner. Il est le prototype du bouc émissaire, sur lesquels s’acharnent ses camarades de classe. Son potentiel de proie s’oppose avec le caractère enflammé des deux démones qui l’assistent. La première étant une furie dans le sens propre du terme, braillarde et emporté, tandis que la seconde, muette certes mais pas discrète pour autant, manie le sabre avec dextérité. Sans compter la traditionnelle camarade de classe, bourreau à ses heures pour mieux cacher ses sentiments. Un cocktail simple donc de ce côté.
Onihime VS est donc une déception car je m’attendais à mieux, après le bon premier tome. Mon sentiment est que l’auteur a eu envie de finir son oeuvre rapidement et à bâcler le travail. Dommage.