Après Nana, Yazawa nous entraîne dans un univers qu´elle connaît bien puisqu´elle faisait autrefois partie d'une école d'art: l'enfer de la mode.
A part ce changement de décor, pas de réelle nouveauté si on a déjà dévoré Gokinjo (préquelle de Para-kiss) et Nana, on retrouve les thèmes chers à la mangaka: des ados torturés cherchant leurs voies, des amours compliquées, un environnement fashion et une dose d'humour et de propension au dramatique.
Alors oui, ça sent un peu le réchauffé du côté de l'auteur, mais en oubliant ses deux premiers mangas, on crierait direct au sublime, à l'orgasmique, bref au chef-d'oeuvre... Parce que voilà, on s'en délecte nous, des problèmes de nos héros, et même si Kate Moss fait boudin comparé à leurs platitudes physiques, c'est au niveau des sentiments que le manga nous emporte. Cela semble devenir une habitude chez Yazawa, et l'on regrettera un peu le manque d'originalité des rebondissements qui laisse parfois un goût de déjà-vu ("tiens le coup là elle nous l'a pas déjà fait dans Nana???"). On se laisse néanmoins promener par elle, au rythme des larmes des protagonistes, par une série courte parce qu'elle le vaut bien, aux dessins magnifiques comme d'habitude.
On préfèrera le cultissime Nana ou l´humour de Gokinjo, mais Para-kiss reste tout de même un shôjo de haut niveau qui mérite sa place dans notre mangathèque, car pour une fois ce n'est pas une énième sucrerie indigeste comme ces chers auteurs aiment à nous servir.