La Pièta de Michel-Ange est tout de même une référence qui pèse lourd, mais le marbre n'aura pas à en rougir.
C'est d'un autre genre de Renaissance dont il est ici question.
Ce n'est pas tout-à-fait une histoire d'amour, mais plutôt de guérison.
Le décor de la première page laisse beaucoup attendre du graphisme de l'œuvre, mais il s'épure immédiatement. Ni fondamentalement beau, ni laid, mais agréable à l'œil. Très clair, en opposition avec une histoire plutôt sombre, bâtie autour des traumatismes, des complexes des manques et attentes des deux protagonistes.
Les personnages, essentiellement féminins, sont bien esquissés à défaut d'être déjà bien campés ; leur passé est peu à peu dévoilé au lecteur, et c'est au même rythme qu'ils gagnent en profondeur. Il faut laisser le temps faire son œuvre, voilà un proverbe qui colle bien à la situation.
Nous avons là un récit sensible et poétique qui se garde de trop sombrer dans le pathos, et lance un appel aux âmes meurtries, sans réelle distinction d'âge.
La notion de destin voire même d'évolution de l'être humain qui se développe ensuite paraît un peu tirée par les cheveux, comme un besoin de l'auteure de justifier ce qui ne pourrait être que les "aléas de la vie". À partir du second/deuxième tome, toute l'histoire est centrée sur Rio et Sahoko, cassant avec bonheur la classique ambiance de classe avec ses rumeurs et ses couples qui pullulent.
Une note d'encouragement pour nos deux jeunes femmes qui ont toute la vie devant elles.
Et l'on regrette de ne pas les suivre plus longtemps...