Tout commence par une journée normale, qui va pourtant faire basculer l’existence de Tetsuo, mari et bon père de famille. En effet, sa fille Reika est sous le joug d’un petit ami qui ne retient pas ses coups. Quand il l’apprend, Tetsuo voit rouge et commet alors l’irréparable, avant de se rendre compte que le petit ami en question fait partie d’un gang de yakuzas.
My Home Hero est un manga riche en rebondissements, qui comprend 9 tomes sortis à ce jour en France. Il enchaîne tellement les événements et diverses péripéties qui nous sommes mis dans le bain au bout d’une dizaine de pages seulement. Le manga mêle la vie d’une famille lambda à celle plus compliquée de bandits qui ne reculent devant rien pour le pouvoir, l’honneur et la vengeance.
L’un des éléments m’ayant vraiment intéressée résulte dans le traitement des réactions de chacun. Les méchants yakuzas ne passent pas pour des personnes stupides et assoiffées de sang mais restent toujours à douter de l’évolution des événements. De même, Tetsuo a le mérite de voir loin et de rebondir avec facilité, de la sorte qu’on ne sait jamais vraiment qui a de l’avance sur l’autre. Tetsuo est dépeint dès le début comme étant un père de famille enterré dans son quotidien et son travail avec platitude, frisant le rôle de loser, qui est même attribué à plusieurs protagonistes. Il parviendra à prendre confiance en lui avant tout en étant obligé de réagir face aux situations qu’il sera amené à rencontrer. En revanche, les décisions de Tetsuo sont parfois tellement alambiquées qu’elles en paraissent grossières, même si nous pouvons mettre ça sur l’instinct de survie et de sauvegarde de ses proches.
Côté dessin, le trait est fin et travaillé, les pages sobres et le plus souvent claires, même dans les situations moins légères. Le nombre de personnages principaux étant restreint, il est facile de les identifier et de s’y attacher, peu importe de quel côté de la barrière ils se situent.
Malgré les évolutions de situation subites, l’histoire n’abuse pas de cliffhanger à outrance et parvient à glisser une dose d’humour caustique là où on l’attend le moins, permettant le plus souvent de mettre en avant le ridicule ou l’aspect dramatique de la situation dans laquelle Tetsuo ne fait que s’enfoncer. Point intéressant également, le personnage principal est soutenu par ses proches, et même si tous ne peuvent être informés de ses problèmes, sa femme reste une alliée de poids et est celle qui apporte le plus de soutien à Tetsuo, opérationnel comme psychologique ; laissant à croire qu’elle aussi est le héros de la famille. Rôle qui peut également se prêter à certains antagonistes.
My Home Hero n’est pas encore terminé mais l’histoire principale semble toucher à sa fin, rebondissant avec des quêtes annexes. Utilisant certains clichés de la vision que nous avons de la pègre japonaise, le manga ne se repose pas dessus et propose un bon divertissement, mêlant intrigue et suspense, tout en prêtant à sourire avec parcimonie et sans que cela ne soit malvenu. Mon seul bémol étant comme mentionné les rebondissements parfois tarabiscotés, même s’ils sont expliqués du mieux possible par la suite de la façon la plus rationnelle qui soit. Le manga devrait également se limiter en nombre de tomes car il pourrait rapidement s’essouffler en cherchant à étirer l’histoire le plus possible.