Il y a deux façons d'aborder ce one-shot de Yuki Kaori.

La première en ne connaissant pas du tout l'auteur, la deuxième en la connaissant au travers de ces autres oeuvres, notamment plus récentes que celle-ci.

Je fais partie de la 2ème catégorie, je suis de celles qui ont totalement été ébloui par Angel Sanctuary, et donc un peu déçue par Gravel Kingdom. Mais je pense fortement que si j'avais découvert les oeuvres dans le bon ordre chronologique cela aurait pu être différent.

Seulement, à force de lire du Kaori je deviens beaucoup plus critique et je trouve que les histoires ont trop de points en commun pour réussir à me surprendre. Le problème et l'avantage de Gravel Kingdom étant son format: l'histoire enchaîne vite, on ne s'ennuie pas mais on retrouve les idées scénaristiques fétiches de l'auteur donc on n'est pas étonnés.

On reste dans le classique, ses personnages sont très mélodramatiques, à fond dans le style emo tout en ayant la rage de combattre. Rien n'est simple, jamais de happy end à la Disney, toujours des rebondissements au niveau des gens que l'ont qualifie de méchants dans les premières pages et ainsi de suite. Ces traits de scénarios sonneront familiers aux adeptes de Kaori.

Ce n'est pas que ce soit gênant en soi, et comme je le dis quand on ne connait pas l'auteur, ce one-shot peut plaire. Mais pour moi, je me suis lassée.

De plus, je suis une très grande fan du style graphique de Yuki Kaori, mais là on est en 1993, deux ans avant Angel Sanctuary et déjà dans les premiers tomes de ce dernier le dessin n'était pas encore à son apogée, donc là dans Gravel Kingdom, il commence à poser ses marques. On retrouvera nos mâles androgynes, bien que quelques traits soient incertains et donnent des impressions bizarres, mais dans l'ensemble ils charment comme d'habitude. Le bât blesse au niveau des personnages féminins, là, le style balbutie encore. Bien qu'on entrevoit ce que va devenir plus tard le trait de la dame, il n'empêche que les visages féminins ressemblent au classique du manga en quelque sorte. De grands yeux, des coiffures se voulant compliquées mais ne ressemblant qu'à un gros amas etc...

Un style qui tend à devenir beau mais encore trop tâtonnant pour réussir à faire passer ma lassitude de l'histoire qui, bien qu'intéressante, n'apporte pas de surprises.

Je lui laisserais la moyenne vu que ma critique se fait après avoir vu les oeuvres plus récentes et qui sont plus poussées, donc forcément je suis beaucoup plus critiques avec Gravel Kingdom.