Solanin traite de recherche de soi, un thème qui concerne ici des jeunes qui viennent d’entrer dans la vie active une fois leurs études terminées. L’histoire raconte le quotidien d’un groupe d’amis et en particulier du couple Meiko-Taneda qui affronte la dure réalité de la vie : on ne peut pas toujours faire ce que l’on a envie.

Le groupe avait comme rêve d’adolescent de monter une bande de rockstars dont Taneda serait le meneur. Un rêve illusoire et les déceptions de la vie suivant, la bande s’est progressivement dissoute, chacun oubliant son rêve et laissant de côté sa passion.

Solanin est un manga qui va droit au but et touche juste une problématique toujours plus actuelle. Comment s’épanouir dans la société contemporaine? Il présente une palette de personnages tous très intéressants et différents par leurs caractères et la manière dont leurs vies ont évolué. L’auteur pose en 2 volumes une ambiance de convivialité attachante entre les protagonistes et traite de thèmes aussi divers que les rêves de la jeunesse, la vie en société, la perte d’un être cher, la recherche d’une raison de vivre.

Le dessin de l’auteur transpire la classe et la précision, riche en détails, sans surface vierge. Les personnages et leur habits profitent d’un très bon design et d’une esthétique soignée. Meiko est une jeune femme au comportement très réaliste dont l’apparence petiote et les taches de rousseurs lui donnent un charme certain et la rendent très attachante. Le travail de l’auteur sur les expressions du visage est impressionnant.

Musique, humour, amour, destinée tels sont les ingrédients qui font de Solanin un bel instant de tranche de vie, un petit bijou dans l’univers du manga. Inio Asano propose une œuvre qui dépeint avec maestria et sans faute de goût la vie banale. Un récit qui contraste assez fortement avec le ton résolument dur et mature de ses autres travaux.