Voilà un manga au scénario bien tordu à la chronologie relativement complexe. Afin de bien saisir l'histoire, une seconde lecture est indispensable. Et, pour une compréhension optimale, je vous conseille de reprendre les volumes dans l’ordre suivant : 4, 3, 1, 2.

En tous cas, ce manga peut difficilement laisser indifférent. Il se lit un peu comme on lirait le récit d’un rêve. Et, comme dans tout rêve, il y a des zones d’ombres, des détails oubliés. Il n’y a aucune précision sur le lieu ou l’époque, et les décors ne situent en rien l’action. En outre, la mise en page est originale et absolument admirable. On est très loin des découpages classiques des bandes dessinées, ce qui peut contribuer à compliquer encore un peu plus la lecture.

Avec Trèfle, Clamp a voulu créer une œuvre volontairement marginale dans laquelle il faut lire entre les lignes pour en comprendre les subtilités et les messages. Les nombreux poèmes qui bordent les pages des quatre volumes sont très touchants et ajoutent encore à la tristesse du discours.

Trèfle n’est donc pas particulièrement divertissant. Il propose plutôt, le temps d’une lecture, un voyage délicat dans un monde aux contours imprécis. C’est complètement surréaliste, mélancolique et sans nul doute philosophique. L’appréciation que vous pourrez en faire sera totalement conditionnée par l’état d’esprit dans lequel vous l’aborderez.

En tous cas, l'achat des quatre volumes se justifie largement par la beauté incroyable des planches qu'on ne se lasse pas de contempler.