Bakuman est un manga à lire ne serait-ce que pour la mine d’information qu’il représente à lui seul.
En effet bien souvent le comment de la production d’un manga échappe totalement au jeune lecteur, voire même au lecteur occasionnel.
J’avouerai avoir moi-même, pendant relativement longtemps, acheté des mangas sans rien connaître des grands magazines comme le Shonen Jump ou du rythme (principalement) semestriel de parution d’un chapitre de manga.
Il est évident que je faisais partie de la dernière génération d’enfant né sans Internet. Mais même de nos jours si Internet répond à tout, encore faut-il se poser la question…
Si vous n’avez pas lu le synopsis, Bakuman nous propose une mise en abîme en traitant dans un manga de l’histoire de deux jeunes voulant dessiner des mangas.
Je passerais sur le scénario qui ne fera pas l’unanimité en prenant appuis sur du nekketsu, de l’amour et du loufoque. Mélange plutôt hasardeux mais nécessaire pour ne pas rendre le manga trop sérieux et lourd à lire.
Au niveau du dessin, celui-ci est correct et sait-être dynamique au moment des explosions de joie ou moments importants. Mais la part belle est faite au dialogue submergeant parfois le dessin et rendant l’aspect manga secondaire. Les volumes s'avèrent donc compactes et le dessin clairement pas mémorable.
Ce qui au final nous intéresse le plus est la présentation du travail du mangaka et de toutes les personnes autour de lui l’aidant à concevoir une bonne série. Des concours pour jeune talent, à une sérialisation dans le Jump ; de la mise en place d’un scénario aux techniques de dessin ; du travail de l’éditeur à celui des assistants ; de l’importance du classement à la concurrence ; Bakuman offre un tour d’horizon très large d’une industrie loin d’être connue ou banale en France.
Certes le propos informatifs se fait de plus en plus ténu au fil de l’histoire, l’auteur ayant quasiment tout dit. Mais l’histoire n’est pas en reste et se révèle intéressante quoique assez convenu. On appréciera surtout la tension que les auteurs arrivent à nous transmettre avec par exemple la mise en place d’une nouvelle série, une dead-line et principalement les résultats au classement du Jump.
De plus si l’histoire ne vous intéresse pas, nulle besoin de forcer. La simple lecture des 4-5 premiers tomes suffit à donner une idée globale du travail du mangaka et de celui de l’édition japonaise. Bakuman n’ayant de plus pas la prétention de former des mangaka et gardant ainsi un aspect hors-norme et divertissant.
Bakuman nous immerge donc dans la vie d’un mangaka et de toutes les personnes aidant de près ou de loin à la réalisation d’un manga.
Plus qu’un manga, c’est un guide pour mieux comprendre le manga dans sa globalité ; comprendre ce qui fait son excellence mais aussi le prix payée pour l’atteindre…