Samidare, Lucifer and the Biscuit Hammer.
En anglais c'est tout de suite plus classe. Samidare, pour les intimes, est cette sorte de manga d'initiés, dont seuls les vrais connaissent l'existence, et discrètement, ils murmurent, dans les recoins sombres : la vérité.
Samidare c'est un truc de tatoués.
Moi je passais par là, un jour, un jour de printemps, ou d’automne, j'sais pu trop, et dans un recoin sombre j'ai entendu murmurer. Je connaissais les bonnes adresses, attention, c'était pas n'importe quel recoin sombre. Celui là, où, il y a de la vraie passe, les trucs de dessous le manteau, qu'toi tu peux pas toucher. Faut avoir le réseau ma poule. Passant par là, j'ai ramassé un papier par terre. Y avait écrit "Samidare". Plus tard j'ai pris à part un mec du réseau, un fouinard, un mec qui sais tout quoi, qu'est au courant. Il portait le symbole sur lui à l'époque. Il transmettait le message. Regardant le papier, à la va-vite, histoire que personne ne regarde, il m'a murmuré, juste quelque mots, c'est dans leur habitude, : "c'est de la came ultime". Il est repartie dans son recoin sombre : après.
J'avais reniflé sa piste, mes informateurs étaient de confiances et plus que certains. Pourtant mon esprit ne l'atteignait pas encore. Je n'étais pas prêt. Un jour de faim, où mon esprit se vidait de toute substance, l’instinct a repris le dessus. Un soir, d'hivers ou d'été, j'sais pu trop, pris d'une fièvre d'affamé, entre deux tomes de Freaks et un d'Arms Peddler, le nom de Samidare s'est imposé, s'ajoutant au panier.
J'en savais rien de quoi ça parlait. Seuls les anciens écrits citaient son nom en ultime invocation, dans le Necronomicon, j'crois, j'suis pas sur. Là dans mes mains, couverture face à moi, pas quelqu'un d'autre, j'ai ouvert l'ouvrage.
J'ai suivit, d'abord intéressé, l'esprit tranquille, rassuré. J'ai pleuré, meurtrit de la perte d'un ami que je me suis découvert. J'ai aussi grandit, souriant pour être ce que je me devais d'être. Je fus ensuite passionné, vivant, absorbant l'essence de cette histoire. Rappelle d'une époque, le passage, fiction superbe. Je me suis identifié.
Que d'éloquence, mais tout cela ne veut rien dire, même devant Narutops j'ai pu me fanatiser. Force de la passion, que celle d'adorer une histoire et d'en oublier ses lacunes. Pourtant Samidare, Lucifer and The Biscuit Hammer n'en possède aucune. "Oula oula tu t'emballes", me crient les deux du fonds, les mécontents, ceux qui pinaillent, ceux qu'ont aimeraient pendre pour les faire taire.
Pinailler, pinailler, il y a peu à récolter. Samidare se base sur le concept le plus simple et le plus puissant : sauver le monde. Il y a ceux qui protègent le monde et ceux qui veulent le détruire. Partant de ce pitch, le reste est l'empreinte de Samidare. Car oui le concept est simple, mais habité par des personnages eux-mêmes mortels, et finalement très ordinaires, et pourtant le génie traîne le bout de sa lampe. Alors oui, on reste dans le cadre du "Shonen", donc l'exagération est de mise, mais les héros resteront jusqu'au bout des humains. Et c'est cette limite qui rend ce récit si génial, si passionnant, si vivant. L'évolution amenée aux personnages n'en devient que plus fort. Car sur eux repose l'avenir du monde, et un troisième camp est caché attendant son heure. Humain le veut, chez ce mammifère pensant tous sauf rationnel, les notions de bien ou de mal, de blanc et de gris, ne sont qu'une image simple pour cacher l'ensemble infini des dégradés. Et ces dans ses dégradés que l'on va s'intéresser, dont chaque gardien du monde, héros de ce manga, vont vivre, réagir, trouver leur propre raison de les protéger. Face au destructeur, à la déraison, la facilité.
Et on les voit grandir, les héros hein, pas les horticias (des fleurs du déserts de Combe La Creuse, un truc mortel), en particulier Yuuhi, personnage principal de cette histoire. Héros de l'être enfermé, par son propre soit, enchaîné par son vécu, sa famille, la peur de l'autre. Être un véritable héros, s'est être capable de dominer sa vie, de la diriger et de s'ouvrir à autrui. D'accepter d'être trahit, d'être faible, d'avoir peur et surtout d'avancer, de ne pas s’arrêter de sourire à la vie. De l'enfant devenir l'adulte de demain, qui par sa présence rassurera les plus jeunes pour toujours transmettre que la vie est un cadeau est qu'elle est belle à vivre. Yuuhi est cet homme là. C'est un pote à Simon quoi.
Damned de damned, c'est à chaud tout ça.
Enflammé par les images, je ne peux m’empêcher de m'évader dans mes élucubrations phalliques tellement par sa simplicité et son efficacité ce manga m'a inspiré, mais pas des trucs phalliques, c'était juste pour la blague. Graphisme agréable, simple, mais à la fois unique et fort. Un découpage comme il faut, pas forcement spécialiste de la baston, l'auteur a su en tirer toute son essence, toute l'émotion qu'y en jaillit, tout en gardant une forme de réalisme, rendant tout affrontement terrifiant.
Des larmes de glaces coulent encore de mes joues.
Ce manga est ultime. Le récit est d'une maîtrise rare, jamais un chapitre pour rien, ni même une case, juste la vie vécu par ses guerriers, ce temps passé à leur coté, à apprendre à les connaître et les apprécier. Arrive la dernière page, cette aventure est terminé, la notre continue.
Vous l'aurez compris, Samidare s'est pas de la merde de loutre dysentérique. Samidare, Lucifer and The Biscuit Hammer est ce genre de manga qui ne paie pas de mine mais qui mérite d'être connu, d'avoir une médaille, d'être étudié à l'école.
Samidare c'est le Cerf à six Pattes.
"Attrapez-le, il a révélé un secret du réseau !"
GTZ court, tous ce qu'il peut, mais ils sont proches. Il n'aurait pas du écrire ça près d'un recoin sombre. Les mecs du réseau sont nombreux, et rien ne leur échappent de leur recoins sombres. Ils sont partout !
Arrivant dans un embranchement sombre, un homme en imper avec un chapeau l'interpelle. Il est vieux le gars, il est japonais.
"Tu fuis les recoins sombre ? Ne répond pas. Ça se voit sur ton visage. Tiens une lampe-torche".
"Merci vingt mille fois, mais qui es-tu ?!"
"On m'appelle... L'Initiateur !".
En fait 11.75/10 mais on va mettre 9/10 pour le moment. Sinon ça fait trop peur. C'est trop du lourd comme bordel.
05/10/2019 après relecture complète, je ne peux mettre que 10 en fait. C'est bien trop lourd comme bordel.