Non vous ne serez pas déçus par cette BO, elle est parfaitement à la hauteur de celle de la série.
On commence par une plage pastiche (et postiche), où la distanciation est de mise, avec une musique d'ascenseur bien kitsch, derrière laquelle on peut entendre les bruits d'une fusillade vraisemblablement bien gore (c'est la scène du braquage dans le drugstore au tout début)...
Après pour la suite, c'est de la vraie musique, tantôt puissante, tantôt ravissante. Pour les fans de Mai Yamane (l'interprète du fameux "Real Folk Blues"), c'est un vrai festival, avec deux tubes de folie, à savoir "Pushing the Sky" et "Gotta Knock a little harder", le somptueux générique de fin qui hésite en permanence entre le folk, le blues et le gospel. Sans oublier en bonus la version de "Rain" originale, la vraie, celle incluse dans l'épisode de la cathédrale !!!
D'autres chansons sont au rendez-vous, avec l'arabisant "Musawe" et "no money", l'hilarant et très country "Diggin'",et le power pop violonesque "No Reply" (encore une évocation calquée sur les désormais décédés the Verve, mais quel talent!) de l'incontournable Steve Conte. Sans oublier un morceau chanté par l'interprète de Ed, du même acabit que celui trouvable dans "Blue".
Quant au reste, il est assuré par les Seatbelts au sommet de leur art. La première moitié évoque fortement la première OST, pour son jazz très classique mais furieusement entraînant, tandis que le groupe ne s'interdit pas quelques incursions très réussies dans un rock déchaîné du plus bel effet.
Mais parlons de leur performance sur la seconde moitié du disque : là, ce sont les Seatbelts comme vous ne les avez jamais entendus. On quitte le jazz et le rock pour pénétrer dans un monde instrumental franchement sublime, conçu pour transcender les séquences oniriques du film, celles avec les papillons notamment. Les voix se font entêtantes, on ne distingue pas de parole, et après le splendide enchaînement de "Fingers" et "Powder", on débouche sur le morceau "Butterfly", très belle chanson lorgnant vers le piano bar. L'émotion monte, et l'OST est conçue pour gagner en intensité jusqu'à la dernière plage.
Mention spéciale enfin pour l'hilarant "What Planet is This", une espèce de disco jazz digne des plus grands tubes des années 70.
Un chef d'oeuvre, d'une maîtrise impressionnante, que tout fan de Cowboy Bebop devrait posséder.