Si vous êtes un fervent amateur de RPG, cette OST ne vous dépaysera pas. Full Metal Panic se voit attribuer une musique qui évoque sans peine ce que la super nintendo a pu faire de mieux à la fin de sa carrière. Autant dire que pour l'époque, c'est brillant, mais sachant que FMP date de 2004, c'est un peu désuet...
Comble de cette démarche RPG, il existe un thème pour chaque lieu visité : les héros font dodo, c'est parti pour "Kaname no pajama" (car le pyjama évoque merveilleusement bien le lit), ils s'ébattent dans une séquence humoristique, allez hop, "Wareraga Manabiya" ; ils font la cuisine, le bien nommé "Kaname no Kitchen" (ne pas confondre avec le pyjama je vous prie) vous tombe tout cuit dans l'oreille, et quand ils vaquent à leurs occupations quotidiennes, la platitude totale de "Komeko No Sanpo" est là pour vous prouver que la vie de tous les jours est terriblement incolore.
Dans cet océan de vieilleries musicales, surnagent des moments écoeurants ayant pathétiquement survécu à l'ère de la dance : en avant pour le boum boum répugnant de "Kadokawa Gorou To Suppin Girls Desu".
Bref, les pistes qui s'en sortent le mieux sont celles accompagnant les scènes d'action ou les moments dramatiques. Là, on se trouve presque au niveau musical d'un bon RPG de la Playtation 1. J'aurais probablement trouvé sublime "Arashi No Mae" il y a une dizaine d'années, et j'aurais hurlé au génie en entendant "Cool Running", qui est un titre purement fonctionnel, comme par exemple Uematsu nous en pond à la pelle : agréable et sans âme. Le solo de guitare suivi du solo de piano donnent une saveur évoquant assez les galettes bretonnes confectionnées façon grand-mère, et je dois avouer qu'il y a quinze ans j'aurais trouvé ça révolutionnaire.
Comble de la démarche RPG, le compositeur nous propose des mini-pistes de 10 secondes telles "Subtitle" ou "Eye Catch", qui sont en fait les moments les plus marquants musicalement dans le dessin animé : le premier morceau est joué lors de l'apparition du titre de l'épisode, le second lors de la pause du milieu (eyecatch, quoi).
Allez, il faut avouer que "Plan 1056" est assez rigolo dans son côté guerrier en plastique moulé avec épée du Parc Astérix. "Black Operation" aussi est assez séduisant pour son ambiance opération d'infiltration 100% contre-plaquée...
Le meilleur morceau, en fin de compte, est le générique de début, "Tomorrow", morceau entraînant de J-pop qui s'écoute comme on boit un coca en plein été : à peine ouvert, déjà évaporé. L'effet guitare vahinée ajoute un peu de moelleux à la chose tandis que la guitare des années 80 et la batterie simpliste nous évoquent sans peine les plus grands moments de Michel Berger. Le générique de fin est un cran en-dessous, avec son côté nostalgique livré clé en main avec la burette de larmes pour s'humidifier la cornée tout en chantant sous sa douche.
Si vous aimez Samantha Fox, si vous appréciez la nouvelle coiffure de Pink, si vous n'avez jamais pu oublier la petite queue de poils qui vous pendait derrière la nuque quand vous aviez 6 ans et demis et que vous étiez avant-centre dans l'équipe des poussins du football club de Moncul, cette OST aux édulcorants intenses vous ravira.