Je n’ai pas encore vu le film et je m’attacherai donc uniquement au ressenti musical à l’écoute de cet album. Pour faire bref, celui-ci ne casse pas des briques.
Je vais tenter d’être un peu moins bref et un peu plus constructif. Cet OST s’inscrit clairement dans le registre « musique film pour enfants », dans la droite ligne du film qu’il accompagne (du moins d’après les différents échos que j’en ai eus jusqu’à présent). Logique, certes, et vous me direz qu’après tout, les OST de Mon Voisin Totoro et Kiki, La Petite Sorcière sont également en phase avec les films respectifs, lesquels s’adressent à un public plus jeune que Mononoke ou Chihiro. C’est vrai ; cependant, malgré tout, la musique de Ponyo descend encore d’une marche (et pas la petite marche, hein) vers le soupe opéra et la musique d’accueil à bisounoursland, en flirtant pas mal avec le style Disney (Bambi cueille des champignons dans la forêt versus la Petite Sirène cherche une aiguille dans une botte d’algues … effectivement, ça ne veut rien dire, fermez la parenthèse).
Certains morceaux (comme « Encounter » ou « Kumiko ») se rapprochent davantage de ce que Joe Hisaishi a pu produire pour Mon Voisin Totoro et on retrouve un peu cette ambiance enfantine, douce et tranquille. Pourtant, là où le compositeur avait su imprimer une réelle identité à Totoro, il n’y réussit pas vraiment ici.
Dans la même veine, le dernier morceau de l’album – Ze chanson phare de l’album qui a accompagné tous les trailers – fait assez penser au générique de fin de Totoro et on se verrait bien chanter « Totoro, totoro, mori he no pasupôto » au lieu de « Ponyo, Ponyo, Sakana no ko ». Mais, là encore, cette chanson de Ponyo demeure assez fade et terriblement niaise et gnan gnan, la faute notamment à la voix de la jeune seiyuu de Ponyo, jeune gamine ayant une voix très … gamine (si ça, c’est pas un argument d’une logique imparable). Pourtant, cette chanson a connu un franc (et surprenant) succès dans l’Archipel (sûrement grâce à son refrain entêtant), ainsi des haut-parleurs la diffusent parfois dans les galeries commerciales nippones, on peut entendre des salarymen la fredonner dans la rue et on aurait même vu un grand orchestre dirigé par Joe Hisaishi lui-même l’interpréter au Budokan de Tokyo.
En résumé, cet album se révèle assez décevant et on a connu Joe Hisaishi nettement plus inspiré. Il n’est pas horrible à écouter, mais quasiment aucune piste ne retient réellement l’attention et on l’oublie aussi vite. Quelques titres (comme les Fleet March 1 & 2) remontent malgré tout un peu le niveau de l’ensemble.