La musique du Château Ambulant est à l’image du film lui-même : un patchwork qui prend son inspiration à droite et à gauche sans réel liant, brassant tous les genres sans arriver à en donner une vision claire. A un film beau mais moins inspiré et un peu pagaille correspond un OST avec de belles pistes mais nettement en dessous de ce que Joe Hisaishi a pu réaliser pour Princesse Mononoke ou le Voyage de Chihiro par exemple.
Des morceaux classiques (voire carrément des extraits de morceaux célèbres) côtoient des musiques martiales et cacophoniques. On passe sans transition d’une valse de Vienne, à une reprise du thème principal au piano, puis à une fanfare en passant par des pizzicati. On dirait que Hisaishi s’est promené avec son micro en enregistrant des mélodies très diverses puis a tout mis dans un shaker pour nous servir cet album. L’ensemble reste néanmoins dans une tonalité très concert du nouvel an, ce qui, à mon avis, détonne avec l’ambiance du film.
Beaucoup de pistes sont fades, sans être mauvaises pour autant, et on les écoute sans broncher. Je retiendrai néanmoins quelques morceaux originaux où l’on constate une recherche pour que la musique donne vie à la scène animée et ne fasse pas que l’accompagner en restant en retrait. Je citerai par exemple la piste 15 « Sulliman no Mahôjin ».
Quant au thème principal, il est agréable mais un peu soporifique, car trop mou. Même sa version chantée pour le générique de fin, « Sekai no Yakusoku » (la promesse du monde), a bien du mal à décoller et donne l’impression que la chanteuse se retient, de peur de se faire trop entendre.
Cependant, l’album mérite une note supérieure à la moyenne, car il n’est pas franchement mauvais. Simplement, il manque de cohésion et de force, en ayant trop tendance à s’effacer devant l’image.