Dans cet album, on retrouve tous les traits propres aux compositions de Yuki Kajiura, et notamment les chœurs de femmes.
On peut ne pas aimer, on peut s’en lasser, mais, pour ma part, je trouve que la compositrice sait très bien donner force à ses morceaux, lesquels rythment en général bien les scènes qu’ils accompagnent avec la puissance évocatrice des chœurs ou de longues diatribes de flûtes. Toutefois, on reproche fréquemment à Yuki Kajiura de manquer d’originalité et force est de reconnaître qu’elle exploite à fond son filon, où – je le rappelle – elle se débrouille très bien. Il est ainsi amusant de constater à quel point les musiques du Portrait de Petit Cossette (et les délicieuses fautes de son titre, si french touch) et de Madlax se ressemblent. Quasiment tous les morceaux de cet album pourraient être utilisées dans Madlax sans détonner le moins du monde.
On y retrouve la même mélancolie des violons et la même plainte des flûtes, le tout rythmé aux percussions. On entend aussi des chants plus mystiques et plus sauvages que l’on écoutait en suivant les aventures de Madlax et Margaret. Mais la technique s’use et l’OST de Petit Cossette ne marque pas les esprits. Kajiura était plus inspirée sur Noir, Hack Sign ou Mai Hime, par exemple.
Je noterais seulement deux morceaux plus intéressants car détonnant un peu avec le style habituel de l’auteur. Le premier est « Fake Jewel », sorte de jeu où le piano et les cordes brodent autour d’un même thème récurrent, et le second, la chanson finale « Houseki » (le bijou). Dans ce dernier morceau, la voix de la chanteuse (Marina Inoue) est assez grave et elle a du coffre : cela donne un morceau moins sucré à l’aspartame, par rapport à certains autres génériques de Yuki Kajiura.