Reconnaissons-le, Joe Hisaishi a un talent indéniable pour retranscrire en quelques mélodies l’ambiance d’un film. Travaillant depuis longtemps avec Hayao Miyazaki, il arrive à créer une communion entre les images et la musique qui les accompagnent. A ce titre, L’OST du Voyage de Chihiro est une réussite.

Fermez les yeux, au gré des morceaux, vous franchissez le tunnel qui sépare les deux mondes, vous plongez dans la foule grouillante des bains, vous traversez l’immense étendue d’eau en train ou vous chevauchez Haku métamorphosé en dragon.

Le piano a la part belle dans cet album, rythmé par les percussions. Les cordes interviennent au moment opportun pour annoncer les passages clés.

Sans chercher à analyser les pistes une par une, je mettrai en avant certaines d’entre elles :

- Le Petit Dragon (Ryu no Shonen) : un démarrage tout en douceur puis les percussions frappent et la mélodie semble accompagner les contorsions du dragon qui cherche à échapper aux bonhommes de papier.

- Les Dieux (Kamisama Tachi) : « kamis » (dieux du shintoisme) obligent, on a ici droit à des mélodies plus traditionnelles mais un sens enlevé du rythme avec quelques effets de voix.

- Le Travail c’est tuant (Shigoto tsuraize) : les percussions et la mélopée de la flûte nous emportent dans une danse avec le personnel des bains

- Le Sixième Gîte d’Etape (6banme no eki) : ce morceau accompagne le trajet de Chihiro et ses compagnons jusqu’à la maison de Zeniba (un de mes morceaux préférés du film), un morceau tout en douceur et reposant.

Et enfin le final tout en beauté :

- De Nouveau (Futatabi) : le thème du film mêlant cordes et piano. La mélodie en se répétant (mais avec des variations sensibles) prend peu à peu de l’ampleur : un morceau superbe.

- Le Jour du Retour (Kaeru Hi) : il démarre sur les chapeaux de roue puis change tout à coup de style et reprend le thème au piano, annonciateur de la chanson finale.

- Rêvons Toujours Les Mêmes Rêves Aimés (Itsumo Dokodemo : à tout instant, où que ce soit) : une chanson (interprétée par Youmi Kimura) tout simplement magnifique, ode au souvenir de l’être cher et à la séparation d’avec lui.