Flag – Gouverner, c’est faire rêver
Un violoncelliste joue sur les décombres du Mur de Berlin. Une petite fille qui court nue sur la route a manqué de se faire brûler vive sous les largages de napalm au Vietnam. Un jeune homme rejoue l’affrontement de David contre Goliath en se plaçant sur la route d’un tank qui vient réprimer les protestations sur la place Tian’anmen… Alors que la photographie s’entend comme une représentation neutre de ce qu’elle figure, elle s’est substituée à la peinture engagée (Tres de Mayo, Guernica…). Pour être plus précis, le peuple autant que les gouvernements se sont emparés de la puissance de l’image. Les journalistes, qui ne se veulent le plus souvent que les témoins de leur époque, prennent alors une autre écharpe, parfois contre leur avis. Ces clichés célèbres n’ont pas seulement fait la Une des journaux, ils sont devenus d’authentiques documents historiques qui frappent plus sûrement l’esprit collectif que les discours, surtout après la patine du temps.
« La vérité est la première victime de la guerre. » Rudyard KIPLING
Flag raconte les coulisses de l’Histoire à travers un évènement fictif mais dont les mêmes échos pourraient très bien résonner dans notre réalité. Et les petites lignes en dessous des gros titres raconte une histoire à la fois plus simple et plus complexe que ce que les médias en retiennent.
Mémoires de nos fils et de nos filles
Flag a connu un succès très confidentiel, c’est le moins que l’on puisse dire. Licencié par WE Productions, on attend encore la sortie de la série sur nos rayons ; aucune date de sortie n’est même annoncée pour l’instant. Produit par The Answer Studio, Flag a été diffusé sur l’archipel nippon au deuxième trimestre 2006 et au début de 2007. Le palmarès de ce studio est assez restreint : responsable du film Armored Trooper Votoms: Pailsen Files ou sur Golgo 13, il a également participé à d’autres productions comme le récent Higashi no Eden ou le Jungle Emperor Leo à venir cet automne. S’il faut mettre en avant un nom pour le staff de Flag, ce sera celui de son directeur exécutif, Ryousuke TAKAHASHI qui a dirigé chacune des adaptations sur l’univers Armored Trooper Votoms. Il a été assisté de Kazuo TERADA qui a fait partie de l’équipe des réalisateurs de la co-production franco-japonaise Ulysse 31 tandis que le scénario a été écrit par Toru NOZAKI. Le tableau est complet avec la musique de Yoshihiro IKE (Ergo Proxy, Freedom, Blood – The Last Vampire). Si le rendu musical et sonore dans l’ensemble est à mon sens le plus réussi, signalons le point le plus innovant : tous les plans ou presque nous sont représentés à travers l’objectif d’un appareil (caméra, appareil photo, image thermique…). Cela apporte une touche graphique très particulière, à la fois plus distante et au plus proche de l’action.
L’action se passe dans un futur proche. Un pays fictif, Uddiyana, est déchiré par une guerre civile inter-ethnique malgré la présence des casques bleus sur place. Lors d’une manifestation de partisans de la paix dans la capitale, une reporter japonaise sur place prend une photo qui va faire le tour du pays et du monde. On peut y voir les manifestants brandir un drapeau de bric et de broc : l’emblème des Nations Unies « floqué » d’inscriptions religieuses et en arrière-plan, par transparence, deux jeunes femmes en train de prier, agenouillées. Ce drapeau est associé à la paix pour le peuple lassé des combats. Sous son égide, et la bénédiction d’un des chefs religieux, l’ONU espère pouvoir faire signer un cessez-le-feu entre les différentes factions. Malheureusement, ce drapeau a été volé par un groupe opposé à la trêve. Une équipe militaire, la SDC, va être spécialement réunie pour récupérer le drapeau. Le commandement militaire décide d’associer la journaliste qui avait pris le fameux cliché : nul ne sait s’ils cherchent à couvrir leurs arrières en cas d’échec ou s’ils veulent continuer sur la lancée de ce beau coup de communication. La SDC est fournie d’un équipement de pointe, notamment un char d’assaut qui peut être mis en position bipède, le HAVWC (High Agility Versatile Weapon Carrier ou Transporteur d’Armes Polyvalent Hautement Maniable).
Pour la petite histoire, si Uddiyana est un pays fictif, je pense que les auteurs se sont largement inspirés de la région tristement connue du Cachemire, à la frontière sino-indo-pakistanaise. La topographie du pays (une région de haute montagne), la diversité des ethnies et des religions, l’implication politique voire militaire plus ou moins voilé aussi bien de l’Inde que de la Chine et bien sûr les tensions sur ce territoire concourent à cet air de famille probablement voulu. Cependant si NOZAKI a très certainement voulu s’inspirer d’une situation réelle pour peindre un décor réaliste, il a brouillé les cartes pour empêcher toute distraction du spectateur. Ainsi, alors que l’islam est la religion majoritaire du Cachemire, elle semble absente d’Uddiyana. Du reste, le bouddhisme et l’hindouisme étaient peut être suffisants au paysage de la série, d’autant plus que le scénariste a brossé un portrait un peu trop manichéen du conflit mais j’y reviendrai.
Une autre référence est encore plus évidente : le Raising the Flag on Iwo Jima (Pose du drapeau sur l’île d’Iwo Jima) popularisé par le film de Clint Eastwood intitulé Mémoires de nos pères (Flags of our Fathers en VO), le premier volet du diptyque sur la bataille d’Iwo Jima lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette photo représente quatre soldats américains qui sont en train de hisser le drapeau américain pour fêter la victoire (prématurément, la bataille ne sera en fait terminée que trois semaines après cette photo) sur l’île d’Iwo Jima, le premier territoire japonais conquis lors de la bataille du Pacifique. Ce cliché permettra à son auteur, Joe Rosenthal, d’obtenir le prix Pulitzer. Mais cette photo, qui est aujourd’hui une icône du corps des Marines américains et l’une des plus tirées de la planète, aura surtout servi pour promouvoir un emprunt de guerre. Pour plus de détails sur l’utilisation de l’aura du Raising the Flag on Iwo Jima par la propagande américaine, je vous renvoie au très bon film de Clint Eastwood.
Anecdote qui enfonce la référence revendiquée à cet événement historique, la capitale d’Uddiyana s’appelle Subasci (prononcez « Subashi ») tandis que le drapeau américain avait été hissé sur le sommet du Mont Suribashi. Il est d’ailleurs intéressant de pousser la comparaison entre les deux photos. Dans la suite, je raccourcirai le Raising the Flag on Iwo Jima en RFIJ tandis que la photo du drapeau de l’anime Flag sera réduit en DAF. On peut pointer que structure graphique de RFIJ se fait sur la diagonale tandis que celle de DAF est verticale mais les messages véhiculés sont plus significatifs. Si elles ont toutes deux représenté l’espoir, l’une a figuré une victoire militaire, l’autre se veut un message de paix. RFIJ pose une image patriotique et martiale, tandis que si un des figurants de DAF brandit une kalashnikov (ou équivalent), le point qui attire le regard est bien ces deux femmes en supplique.
Je pousserai même l’analyse plus loin. Ce n’est pas tant l’apport de la couleur qui marque la modernité de DAF – et sa différence avec RFIJ – que la mise en valeur de la lumière. La disposition des manifestants fait presque penser au retour à un culte solaire primitif (au sens étymologique, « le premier ») comme celui du dieu égyptien Aton. Aussi l’équipe de The Answer Studio a-t-elle peut-être voulu donner au cliché de Flag une teinte religieuse très marquée, certainement pour rappeler la composante essentielle dans la série de la diversité religieuse. Cette photo a su marquer l’ensemble de la population de ce pays divisé car il symbolise qu’au-delà de leurs différences, toutes les croyances possèdent un dénominateur commun.
Dos à dos, ils continuent de regarder dans la même direction
Le photo-journalisme, notamment en temps de guerre, est, à n’en pas douter le thème central de la série, et la critique en est plutôt laudative. Ce sujet nous est raconté par les deux narrateurs : Saeko Shirasu, la jeune femme qui a pris la fameuse photo, et son mentor, Keiichi Akagi. Si ces deux protagonistes m’ont semblé de prime abord opposés, il est plus juste de parler de complémentarité. Chacun se veut représenter les différentes attitudes de photo-reporter et leurs contradictions. Shirasu est une jeune femme de 25 ans dont la curiosité et l’ouverture d’esprit peuvent être pris pour de la naïveté due à son inexpérience. Mais au cours de la série, le spectateur comprend avec recul qu’elle cherche seulement à rester neutre. Son soucis d’objectivité s’inscrit dans l’exigence des historiens qui essayent d’éviter de projeter leurs opinions et leur morale sur les évènements historiques. En effet, comme il a été rappelé en introduction, la photographie peut prendre une valeur historique, le dilemme du photo-reporter est donc équivalent à celui de l’historien. Shirasu incarne ce credo : elle ne cherche pas à ce que ses clichés traduisent ses propres impressions.
Akagi est quant à lui un journaliste de terrain bien plus expérimenté. Désabusé, ou plutôt bourru tel qu’on le découvre au fil des épisodes, les années ont érodé son soin d’objectivité, s’il se l’est jamais imposé. L’historien Alain Decaux a affirmé lors d’un entretien avec Bernard Pivot que « l’objectivité de l’historien n’existe pas » et il est vrai qu’avec le recul cette neutralité morale n’est peut-être qu’un horizon. Si l’appareil-photo est une machine, celui derrière l’objectif est un être humain, doué d’empathie. Dans ce cas, la démarche peu ou prou inconsciente d’Akagi de décalquer son opinion dans le choix de ses clichés peut difficilement être condamnée.
« Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près. » Robert CAPA
Robert CAPA est l’un des plus célèbres photo-reporters de notre époque ; il a suivi la guerre entre les républicains et les nationalistes en Espagne ainsi que la Seconde Guerre mondiale. Akagi, et son élève Shirasu, ont fait leur cette devise. Au mépris de leur propre sécurité, ils n’hésitent pas à se placer au plus près de l’action : en première ligne ou sous les bombardements, ils refusent de se protéger derrière les abris ou les discours officiels rassurants. Mais ce courage, qui leur coûte parfois la vie, n’est rien devant la rigueur qu’ils doivent maintenir. L’un des soldats de la SDC, qui a vécu son enfance dans un pays lui aussi ravagé par la guerre, raconte à Shirasu qu’enfant il ne comprenait pas comment « ceux qui se nomment eux-mêmes journalistes peuvent se tenir là indifférents à ce qu’ils prennent en photo ». Shirasu ne trouve pas les mots pour lui répondre mais elle aurait pu lui apprendre cette autre citation :
« Ce n’est pas toujours facile de rester à pied et d’être incapable de rien faire sinon enregistrer la souffrance autour de soi. » Robert CAPA
Encore une fois, les photo-reporters peuvent sembler froids à être seulement témoins de la douleur mais c’est justement notre exigence. Ça reste un vœu pieux mais il n’est pas interdit de penser que ces témoignages serviront à terme pour que ces images appartiennent définitivement au passé.
Il est probable que la photo de Flag soit un cliché numérique mais permettez-moi de dire que c’est un cliché argentique pour me permettre mon enchaînement. Si on regarde la définition dans le dictionnaire, une pellicule est le support d’une émulsion de produits chimiques photo-sensibles. J’ai eu la curiosité de regarder la définition du mot émulsion. Une émulsion est un mélange homogène de produits qui normalement ne se mélangent pas. C’est donc aussi une métaphore valable pour cette photo. Le cliché de Shirasu est une émulsion autant au premier qu’au second degré : il représente également le dialogue improbable retrouvé entre ceux qui ne se parlaient plus que par balles interposées.
« Il est plus facile de faire la guerre que la paix »
Cet extrait d’un discours de Georges Clemenceau à Verdun un an après la fin de la Première Guerre mondiale est au diapason du message véhiculé par Flag. Si la guerre est un sujet récurent des animes, ne serait-ce que dans le genre bien connu des mechas mais pas seulement, la représentation de ce qu’on appelle poliment les missions de maintien de la paix (quand les intervenants extérieurs jouent plus les pompiers qu’autre chose) est un sujet plus rare. Cela peut se comprendre aisément, autant les batailles et leurs héros offrent une transposition plus télégénique propre au grand spectacle, autant il est plus délicat, pour ne pas dire impossible, de transcrire à l’écran l’intégralité d’une toile complexe où il n’y a pas véritablement de gentils ou de méchants.
C’est d’ailleurs là l’un des seules points faibles de la série : ne pas avoir su nuancer le camp des fanatiques qui ont volé le drapeau. L’absence d’un point de vue intérieur à ce groupe y a sûrement participé mais la secte Gelut et leur leader Nyucient Ru Pou XXIII sont par trop dépeints comme des fanatiques adorateurs du chaos. Néanmoins, il serait injuste de qualifier la situation comme bipolaire puisque le camp des « gentils », les adorateurs de la déesse Kufura sont décrits par certains aspects comme rétrogrades, que nos médias auraient pu qualifié pudiquement (ou lâchement si on veut être plus sévère) d' »authentiques » au nom du politiquement correct. Je ne serai pas étonnés qu’ils réprouvent l’usage de la roue, si vous me passez ce mot d’esprit. Cette présentation plus contrastée permet d’accorder le bénéfice du doute à Flag. Rappelons enfin que ces deux acteurs du conflit nous sont présentés à travers la narration d’Akagi qui est subjective, cette classification des belligérants n’est donc pas étonnante.
Cette mise en garde énoncée, le paysage du conflit nous est malgré tout décrit avec richesse. Cette description variée tient beaucoup de la multiplicité des points de vue. Chacun des deux narrateurs, Shirasu et Akagi, nous permet d’entendre le témoignage de plusieurs des protagonistes.
Shirasu nous présente en premier lieu les militaires par le biais de l’équipe SDC. Ce groupe est d’autant plus intéressant qu’il est une force internationale constituée d’individus de différentes nationalités. Les scénaristes ont d’ailleurs le pris soin de ne pas préciser de quels pays sont originaires les différents membres du SDC à l’exception du pilote japonais plutôt solitaire et taciturne (autant pour notre préjugé de l’instinct grégaire du peuple de l’archipel). On identifiera cependant assez facilement d’après leurs noms deux anglophones, un russe, un italien… Mais c’est plus un détail accessoire qu’autre chose, leurs point de vue sont plutôt uniformes. S’ils ont une opinion sur les raisons de la guerre civile, on ne le voit pas à l’écran. Ils ne semblent même pas en vouloir aux opposants à la paix. Basés à l’extérieur des centres urbains, leur seul avis semble être la tristesse de voir un si beau pays, notamment ces montagnes et ce ciel bleu vierge de toute pollution, plongé dans la guerre.
Nous pouvons également voir brièvement le regard des politiques et des diplomates sur le sujet à travers le reportage de Shirasu. Ils apparaissent fuyants et adeptes de la langue de bois mais ceci s’explique par le contraste avec le discours des militaires bien plus franc. Néanmoins, en prenant du recul, le spectateur pourra tout autant pardonner leur circonspection au nom de la nécessité de composer avec les différentes forces du pays, mêmes les plus extrémistes pour pouvoir ramener la paix. Mais le point de vue le plus intéressant que nous offre Shirasu est bien celui des civils ruraux du pays. Vivant dans des yourtes (mais pas nomades), ces éleveurs de chèvres semblent bien loin de la plupart des combats voire indifférents mais ils sont pourtant impactés et, paradoxalement, pas forcément dans le mauvais sens.
Alors que le SDC ramène dans son village un des bergers qui a été accidentellement blessé, le médecin local réclame en réparation des médicaments. Cette aide humanitaire n’aurait pas été possible sans le conflit. Ce docteur est d’ailleurs l’un des personnages les plus intéressants de la série. Formé à l’étranger grâce au leader de la faction fanatique Ru Pou qui voulait prouver que les méthodes occidentales n’apportent pas forcément une amélioration, ce docteur porte effectivement un regard très dur envers notre médecine. Il estime que l’acharnement thérapeutique, toutes les machines et autres tubes s’inscrivent en faux dans la course de la Nature. Pour autant, il est ironique d’apprendre que les médicaments qu’il a réclamé sont des produits utilisés dans la lutte contre le cancer pour une vieille amie de son père, même s’il refusera probablement de l’admettre.
Akagi pour sa part nous permet entre autres de nous approcher des civils urbains. Ainsi les fidèles du culte Kufura nous sont présentés à travers le regard et le sourire d’une ancienne Kufura. Je m’explique : une jeune fille est choisie dans la population pour incarner la déesse Kufura. Puis, une fois que la jeune fille a ses premières règles, elle est remplacée par une nouvelle incarnation plus jeune. L’ancienne déesse est rejetée à la rue et ne bénéficie pas d’un soin particulier de la part de ses anciens fidèles. Cependant, si le regard d’Akagi est très dur sur cette tradition, l’ancienne Kufura n’a pas de regrets et est restée très fidèle au culte. Symbole d’innocence, elle oublie la situation, grave, pour remercier Akagi, qui n’en croit pas ses oreilles, de prendre des photos de son pays.
Akagi a également un entretien, transcrit grâce à une caméra cachée, avec le leader Ru Pou qui égrène plus son discours qu’autre chose. Si cette pseudo-interview n’est pas spécialement captivante, l’intermédiaire par lequel Akagi a obtenu cette rencontre est tout de suite plus intéressant. Naraya est un homme à première vue sans scrupules. Profitant de la situation de son pays, il n’hésite pas à vendre des informations. Son visage antipathique et son air à la fois cynique et lâche n’incitent pas à la sympathie. Pourtant, on devine entre les lignes qu’il ne cherche jamais qu’à pourvoir au besoin de sa famille, ou pas. Comme souvent dans la série, le spectateur sera tenté de projeter ses propres impressions sur le personnage. Les scénaristes semblent prendre plaisir à nous cacher certaines des clés de compréhension. Le format ramassé (seulement 13 épisodes et un sujet si dense) de Flag ne leur a d’ailleurs pas vraiment laissé le choix.
Mais Akagi nous permet également de voir ses confrères journalistes. Le personnage de Lisa en particulier, qui a perdu un ami (un amant ?) dans un bombardement dommage collatéral. Lisa représente un point de vue bien plus impliqué, presque à fleur de peau, sur ce conflit mais semble en retour très solide : laisser s’évacuer la soupape de pression lui réussit. Les autres journalistes complètent le panel. Du vieux baroudeur qui en a vu d’autres au génie qui semble plus intéressé par le défi de dénicher l’information que de la traiter (et accessoirement semble totalement indifférent) ils peuvent par bien des aspects incarner ce que nous pensons des journalistes, sous toutes leurs facettes sans, et c’est là le tour de force, sombrer dans la caricature.
Conclusion
A la fin de la série, Shirasu explique à son mentor dans une vidéo qu’elle (et le spectateur avec) a compris l’enseignement qu’il lui a transmis.
« Une photographie, c’est un fragment de temps qui ne reviendra pas. » Martine FRANCK
Akagi paraphrase cette citation de la photographe belge en disant que « le moment où tu appuies sur le déclencheur, cela devient du passé » mais il complète cette affirmation : « mais les photographes ont toujours leurs appareils prêts parce qu’il croit dans le futur qui vient l’instant d’après. » Flag est autant porteur de ce spleen que de ce message d’espoir qui ne nous semble plus si naïf. Espérons comme lui que les photos de guerre ne deviennent que des images d’archive.
11 commentaires
Merci de mettre en avant une série méconnue qui semble avoir beaucoup de qualité, autant sur le fond que sur la forme :)
Dès que je peux, je me lance dans cette série.
A découvrir.
Je te reprends au passage Dareen. A part le Raising The Flag On Iwo Jima que j'ai découvert à travers le film de Clint, je connaissais foutre rien au photo-journalisme. C'est en préparant le dossier que j'ai découvert que la série se payait des références.
Flag demande certainement du temps de cerveau disponible mais elle n'exige pas de baguage culturel, j'insiste là-dessus : la série n'est pas hermétique aux néophytes.
Mais tu mets grave la pression là...Tu viens de repousser mon dossier d'un an.
Enfin beau boulot, Affreux Prout.
Et puis ça va, je connais aussi les dossiers qui nous impressionnent tellement nous-mêmes qu'on se donne 5 ans pour les faire de peur de se planter. ;)
Et sinon très bon dossier, on ressent ton engagement et ton travail tout au long que l'on avance dans la lecture, et pour cela je te dis bravo.