Canaan – Femmes canons à Shanghaï

Cet été, c’est Canaan qui pointait le plus de noms connus dans son casting.
Que ce soit Kinoko NASU au scénario, Takashi TAKEUCHI au chara-design (ces deux derniers étant fondateurs du studio Type Moon à qui l’on doit Tsukihime ou Kara No Kyôkai), Mari OKADA à l’adaptation (Toradora!, True Tears, Kuroshitsuji) ou encore Masahiro ANDO (Sword of the Stranger) qui dirige tout ce petit monde. Mais est-ce le bon cocktail pour permettre à P.A. Works de continuer à se faire remarquer après un très bon True Tears?
Après sept épisodes visionnés, je peux vous dire que la sauce prend relativement bien. Pour moi, Canaan est la série qui se démarque totalement dans ce flot de l’été pour l’instant.

Un festival bat son plein à Shanghaï. Deux journalistes japonais, Minoru Minorikawa et Maria Oosawa, ont été envoyés sur place pour couvrir l’évènement. Alors que Mino-san est à la recherche d’un scoop qui pourrait élever sa carrière, il perd Maria dans la foule. Elle va être témoin du décès mystérieux d’un homme. Alors qu’elle prend en photo la marque étrange qui est apparu sur son corps, Canaan surgit et la sauve de deux hommes qui tentaient de la tuer.
Canaan est une mercenaire munie de capacités physiques hors du commun et qui sévit dans Shanghaï. Elle et Maria se sont rencontrées plus jeunes et elles sont amies.
En parallèle on suit l’arrestation puis l’évasion explosive d’Alphard, jeune femme qui se révèle être à la tête de la plus grosse organisation terroriste du coin : les Snakes.

Dès le départ Canaan et Alphard sont posées en comparaison par cette voix off que l’on va entendre souvent dans les premiers épisodes.

Ce qui les relie est simple : un homme, leur formateur. Ainsi que leurs capacités physiques hors du commun que l’on nomme « synesthésie ». Ce qui les différencie, pour l’instant, c’est la façon de les utiliser. Leader des Snakes , Alphard, est une grande terroriste et sa première manœuvre concrète sera de prendre en otage le président des Etats-Unis sous la menace d’un virus. Tandis que Canaan travaille sous les ordres d’une femme mystérieuse apparemment chargée de supprimer Alphard et les Snakes.
Mais outre la vie et les capacités de ces deux femmes somme toute passionnantes, c’est le fameux virus Ua qui retient notre attention. C’est lui qui relie Maria à l’histoire. Ce virus détruit chaque personne infectée… Seule Maria en a réchappé. Son père, directeur d’un laboratoire pharmaceutique, a mis au point un antidote et l’a sauvée de l’infection mais la jeune fille ne se rappelle de rien.
En suivant Mino-san qui s’intéresse de plus en plus à cette tache qui apparaît sur les corps des victimes et de personnes qu’il rencontrent, on en vient à savoir qu’un village entier a été utilisé pour tester le virus Ua. Après autopsie, une mutation particulière a été découverte. Cette mutation est utilisée pour créer des « borners ». Grâce à cette mutation ils obtiennent un pouvoir mais quelque chose d’autre leur est pris en échange.
On commence peu à peu à se rendre compte pour qui travaillent ces « borners », mais pourquoi sont-ils utilisés de la sorte ? Quelle est la mission d’Hakko, la fameuse neko-girl ? Pourquoi Maria ne se rappelle de rien ? Quel est le réel but d’Alphard ? Même les circonstances de l’utilisation du virus sont encore voilées.

Beaucoup de questions surviennent déjà et on n’a pas trop le temps de se pencher réellement dessus. L’action bat son plein dans Canaan et, avec autant de combattants doués, il fallait s’y attendre. Ce que l’on espérait sans beaucoup de conviction était la qualité de l’animation. Elle est bel et bien là. Les scènes de combats sont fluides, Canaan se déplace tel un petit singe et on la suit comme si on était avec elle. Les détails sont précis et les scènes sont parfaitement intégrées au décor. Quant au chara-design je crois bien que pour l’instant il n’y ait rien à lui reprocher, c’est un régal pour les yeux.

Comme si tout cela ne suffisait pas, les auteurs ont créé des personnages tous différents les uns des autres, plus ou moins fouillés. Certains restent mystérieux comme Alphard – cela fait son charme – d’autres sont très extravertis comme Liang Qi. Cette dernière est d’ailleurs le personnage que j’adore suivre dans cette série, je guette chaque moment où elle va être indécente ou péter un plomb. D’ailleurs entre elle et Hakko, les spectateurs masculins en manque de nudité seront servis. La personnalité de Yun Yun est aussi intéressante, d’apparence enfantine, elle cache une blessure profonde. Et que dire de Canaan ? On la pense femme-robot au début puis on la découvre sensible. Comme Alphard, Canaan reste mystérieuse et c’est aussi ce qui la rend attachante. Je ne ferai pas de liste de personnages de peur d’être exhaustive mais les individus qui se croisent et de recroisent dans Canaan sont rarement dénués de passé ou d’intérêt.

Le tout est accompagné par une musique appropriée et belle. Jai beaucoup accroché sur celle accompagnant Yun Yun quand elle part de chez elle sur le cinquième épisode. Quant aux génériques, il faut dire qu’ils sont bien choisis. L’opening est une musique entraînante, il donne la pêche et nous entraîne dans Shanghaï où l’action et les combats seront omniprésents, tandis que l’ending vient calmer tout ça, nous rappelant que sous la surface existe une certaine souffrance.

Entre sa réalisation sans hésitation, son chara-design accrocheur, ses personnages attirants et son intrigue mystérieuse, Canaan m’a agréablement surprise. C’est sans doute la série de cet été dans laquelle je porte le plus d’espoirs.