Cosplay 10e Japan Expo – Collection été 2009

Une Japan Expo sans cosplay, ce serait un peu comme Disneyland sans ses personnages grandeur nature. Véritable phénomène et art de vivre de la convention, les cosplayers étaient plus que nombreux à cette dixième édition. Si l’on fait abstraction du nombre incalculable de gothic-lolitas, la diversité et la qualité étaient au rendez-vous, bien que certaines séries étaient bien plus représentées que d’autres. Nous vous proposons donc de voir un peu plus en détails ce que ces fans de la métamorphose ont choisi de nous présenter cette année.

1- Héros de shônen, rois des cosplays

Si nous devions mesurer la popularité à l’aune de cette Japan Expo, que retiendrons-nous grâce au cosplay ? Sans doute en premier lieu constaterions-nous une chose simple : le personnage de shônen reste la valeur sûre du marché !

Car de cette Japan Expo, on peut déjà retenir une chose : peu de place pour qui n’entretiendrait pas de près ou de loin quelques liens avec les séries Naruto et Bleach. C’est comme si le bien et le mal s’était donnés rendez-vous en cette dixième édition, pour déterminer une bonne fois pour toute qui du blond ou du rouquin serait LE numéro 1, l’élu. Qui du renard ou du sinistre Hollow triompherait de l’autre. Lequel des deux succomberait à ses propres démons intérieurs. Tout un symbole.

Sauf qu’en fait, de Naruto ou d’Ichigo peu nous vîmes. Car finalement, le duel épique que nous aurions pu, que dis-je, que nous aurions voulu voir, n’a pas eu lieu. Non, l’affrontement était ailleurs, parmi les acolytes des deux susnommés. En effet, quel nombre impressionnant de personnages issus des associations aux titres déposés d’Akatsuki et de Soul Society. Comme si finalement, le poids des responsabilités était trop grand, trop imposant pour chaque individu. En ces temps d’individualisme primaire, le relatif insuccès du héros sans cœur et sans reproche est-il annonciateur d’une société plus collectiviste, où le groupe tiendrait enfin la part principale ?

Analyse pertinente s’il n’était le contre exemple de One Piece. De nombreux Luffy se promenaient dans la nature, déambulant tristement sans équipage. Sans doute la chaleur et la possibilité de se balader en tongs avaient incité ces cosplayers à franchir le pas. Individualisme, quand tu nous tiens ! Mais quittons nos tristes pirates solitaires pour revenir aux deux shônens précédemment cités. On peut en dire bien des choses, comme tout d’abord qu’il faut vraiment le vouloir pour s’habiller en renard ou s’affubler d’épées hautes de plus de 2 mètres, ce qui nous fait dire ceci : le cosplayeur est une sorte de martyr des temps modernes, prêt même à s’identifier à un personnage de Bleach. Et en ces temps de lapidation générale de cette œuvre, c’est assez courageux…

Martyr des temps modernes ? Héros solitaire ? Individualiste ou inversement ? Sans nul doute, le cosplayer est tout ceci à la fois. Capable du pire, à savoir cosplayer dans la demi-mesure (exemple de base : un Luffy chemise ouverte, tong, chapeau de paille, mais… pas de cicatrice, comble du béotisme) comme de l’exceptionnel (quand le cosplayer y va à fond, ça donne souvent un résultat sympa), cet étrange individu vit le temps d’une journée un rêve éveillé, celui de représentativité. C’est sans doute la seule fois de l’année où l’on le regardera pour savoir qui il est, mais sans s’intéresser à ce qu’il est réellement (vous suivez ?). Mélange de rêve, d’artistique, de ridicule assumé parfois, le cosplayer nous montre la voie l’espace d’une journée.

2- Et pour les autres, que reste-t-il ?

L’avalanche des cosplays à l’effigie des 3 séries surmentionnées aurait pu avoir raison de notre avis général, et nous dire que finalement, le cosplayer lambda ne cherche pas l’originalité de personnage qu’il incarne, mais plutôt son immédiate identification et, ainsi, son immédiat succès. Mais ce serait un tort, car au milieu de ses innombrables capitaines de la Soul Society et ninjas de l’Akatsuki, quelques marginaux ont réussi à attirer nos regards si critiques.

CLAMP oblige, certains cosplays témoignaient, de manière évidente, de la présence du studio dans les murs du Parc des Expositions. Nous fûmes à la fois surpris et amusés de découvrir de nombreux cosplays de Mokona (blanc et noir), personnage pourtant non humain. En parallèle, de nombreux cosplayers abordaient fièrement les couleurs de la série Code Geass, avec de nombreux C.C., des Karen très courtement vêtues, et quelques Lelouch en tenue d’empereur. Toujours de CLAMP, nombreuses étaient les Sakura et autres Magic Knight RayEarth, qui se baladaient gaiement dans les allées, exposant fièrement leurs jolies armures couleur pastel.

D’un autre côté, les jeux vidéo ne manquaient point à l’appel également. Entre les personnages de Final Fantasy, Mario et sa bande, ainsi que de nombreux Pikachu, cette autre aspect de l’univers cosplay n’avaient à rougir de ses compatriotes, certains costumes étant d’un qualité plus remarquable (un superbe Sephiroh était présent dans la file d’attente, mais impossible de le retrouver par la suite… snif).

Pour ce qui est du reste, les autres cosplays étaient beaucoup plus marginaux, mais cette variété était par moment salutaire. On notera donc un duo Ed-Al de Fullmetal Alchemist très courageux (le gars dans l’armure a dû avoir chaud), quelques Yuki du shôjo Vampire Knight, des Haruhi Suzumiya, une magnifique cosplayeuse en Saber (qui s’est enfuie sans que j’ai eu le temps la prendre en photo), des personnages de D. Gray Man, de Death Note (invasion de Misa..), etc.

3- Bilan de la saison

Que retenir donc de cette 10e édition de la Japan Expo en terme de cosplay ? Si certaines séries fleuves semblent clairement indétronables, la qualité et la variété des personnages croisés dans les allées comme sur les podiums, étaient réellement au rendez-vous et forcaient presque l’admiration. Preuve que le cosplay a encore de belles heures devant lui, ce dernier ayant gagné en qualité au fil des années.
Espérons que pour les prochaines éditions cette même qualité soit toujours manifeste et, nous l’espérons, toujours plus variéé. En attendant, nous demandons à tous nos chers cosplayers de retourner au vestiaire jusqu’à la prochaine fois, le port du sabre dans le métro n’étant toujours pas recommandé (ni le look gothic-lolita d’ailleurs…).