Me and the Devil Blues T4 – Chasse à l’homme

Alors que l’heure du lynchage approche, Clyde se décide enfin à venir en aide à RJ qui, jusqu’alors, attendait son exécution au fond de sa cellule miteuse. Les deux compères s’enfuient du village mais, lors d’une violente dispute (ci-contre), ils plantent leur voiture sur le bord de la route. Ils sont ainsi forcés de continuer à pied avec la moitié des habitants du coin à leurs trousses. Mettant leurs différents de côté, les deux fugitifs s’enfoncent dans une oppressante forêt. La seule chose qu’ils ignorent, c’est que Macdonald a lancé trois de ses meilleurs éléments à leur poursuite : Gram, Fenrir et Nithögg, des chiens monstrueux aux noms empruntés à la mythologie scandinave. La chasse à l’homme peut commencer…

Tout en conservant l’atmosphère glauque des précédents volume, ce tome 4 passe à la vitesse supérieure pour ce qui est du rythme. Chaque séquence se lit avec fluidité en dépit d’une grande richesse graphique (le trait du mangaka relève du génie) et des multiples variations de valeurs de plans. C’est audacieux et efficace à la fois. Les cases prennent des formes étranges sans respecter la verticalité ou l’horizontalité et les divers formats utilisés – jusqu’à la pleine page – empêchent toute lassitude. Du grand art.

Les trois chiens semblent littéralement venus des enfers avec leur aspect démoniaque et leur troublante intelligence. Quelque part, ce sont les figures les plus marquantes de cet opus. Sans avoir besoin d’user de ficelles gores, HIRAMOTO parvient à rendre ces créatures terrifiantes et parfaitement imprévisibles. J’aurais pu multiplier les planches où les bêtes apparaissent mais je préfère laisser votre imagination travailler à partir de cet unique extrait (ci-contre). Les autres poursuivants, fermiers ou hommes de main de Macdonald, n’en sont pas moins menaçants mais ne rivalisent en aucune façon avec ces trois monstres quasi-surnaturels.

Ce quatrième volet de Me and the Devil Blues confirme les premières impressions de Watanuki : on tient là un véritable chef-d’oeuvre.

Disponible depuis le 17 avril 2009 chez Big Kana. Prix : 7,35 euros.