Les animes de l’automne 2018
L’automne prend son temps pour arriver cette année, mais nous savons tous que les Japonais, bourreaux de travail, n’en ont que faire et continuent d’imposer leur rythme de sortie. Donc forcément, le staff d’AK a fait sa rentrée précoce et est parti vendanger pour vous dégoter les séries qui vaudront le coup d’œil. Ou pas. Savourez-donc ce cru 2018 chers amis, mais n’oubliez pas : comme toujours, consommez avec modération.
Karakuri Circus – Bourre-pif le clown
Les marionnettistes ! Des hommes et femmes capables de manipuler des poupées élégantes ou non via leurs fils pour leur donner vie. Dans un cirque ou un petit plateau, c’est mignon et plaisant à regarder. En revanche, quand les marionnettes font une taille humaine et que les marionnettistes veulent votre mort car celle-ci apporterait une somme d’argent colossale en héritage comme conséquence, tout de suite, c’est moins plaisant. Mais voilà, le jeune Masaru Saiga ne doit sa survie que grâce à Narumi Katõ, un jeune homme atteint d’une maladie rare : le syndrome de Zonapha. Pour vivre, il doit faire rire les autres. Mais le jeune homme n’est pas seul : une belle jeune femme aux cheveux d’argent, du nom de Shirogane, est là pour protéger Masaru grâce à sa marionnette : « Arlequin ».
On prend les mêmes et on recommence. C’est un peu comme ça qu’on pourrait définir l’adaptation animée de Karakuri Circus. L’auteur, Kazuhiro FUJITA, est connu pour Ushio to Tora et Moonlight Act. Tandis que Karakuri Circus n’a pas eu la chance de pouvoir arriver à sa fin dans notre contrée (les très faibles ventes étant la cause principale), Ushio to Tora n’est jamais sorti chez nous, et Moonlight Act se rapproche peu à peu de sa fin dans la douleur. Oui, Kazuhiro FUJITA est un excellent mangaka mais son style graphique si particulier n’attire pas grand monde alors que ses histoires sont excellentes. Pour l’adaptation animée de Karakuri Circus, ainsi, le studio VOLN se charge de celle-ci, ayant déjà œuvré sur celle d’Ushio to Tora, le réalisateur, Satoshi NISHIMURA est là lui aussi.
Ceux qui ont aimé Ushio to Tora seront ravis de savoir que tous les « acteurs » derrière la série animée sont de retour pour Karakuri Circus. La seule inquiétude relative à cette adaptation concerne le nombre d’épisodes : 36. Sachant que le contenu de base a 43 volumes (alors qu’Ushio to Tora avait 39 épisodes pour 33 volumes), on peut espérer qu’une autre saison est prévue pour plus tard. Et le point intéressant dans tout ça ? C’est que si Ushio to Tora et Karakuri Circus ont eu leurs adaptations animées, il suffit de croiser les doigts pour que Moonlight Act suive le même chemin !
Shiroiryu
JoJo’s Bizarre Adventure : Vento Aureo — Bei Ragazzi, Tutti Vestiti Bene
Le train de la hype entourant la franchise JoJo depuis le début de son adaptation animée s’apprête à rentrer en gare et embarquer la foule de spectateurs impatients. Direction : L’Italie, patrie de l’huile d’olive extra vierge et des mafieux en costume rose bonbon.
Vento Aureo est la cinquième partie du manga de Hirohiko ARAKI, publiée dans le Shônen Jump entre 1996 et 1999 pour un total de 17 volumes. Le protagoniste est un certain Giorno Giovanna, dont le rêve est de grimper les échelons de la mafia Napolitaine et de vaincre son mystérieux parrain. Le tout à l’aide de Stands bizarres aux pouvoirs excentriques, comme d’habitude.
Tout comme l’excellent Diamond is Unbreakable diffusé il y a deux ans, ce nouvel arc de JoJo n’a jamais été adapté en anime et constitue donc un évènement pour les fans anciens comme nouveaux de la franchise. On retrouve le studio David Production et une partie de l’équipe responsable, il ne devrait donc pas y avoir de changement majeur dans la direction artistique ce qui ne peut qu’être rassurant vu la réussite indiscutable de DiU qui s’est très facilement hissé au panthéon des animes de shônens de la décennie. Vento Aureo a plutôt bonne réputation chez les vétérans de JoJo, et est particulièrement populaire au Japon où les designs bigarrés des nombreux personnages masculins ont attiré tout un public fujoshi à l’époque. Sera-t-il également au rendez-vous vingt ans plus tard ? Réponse dès le 5 octobre.
Deluxe
Run with the wind — A vos marques
Parmi les séries sur le sport, les histoires de course à pied me laissent de marbre. Il est télégénique mais je n’ai jamais trouvé qu’il avait l’endurance pour tenir la longueur. En revanche, quand Shion MIURA, l’auteure du surprenant Fune wo Amu s’y essaye, ma curiosité ne peut être que piquée. Voir Production I.G qui a eu le nez creux ces dernières années en matière d’adaptation de séries sportives a fini de me ferrer.
Mieux, les protagonistes ne sont pas des lycéens pour changer mais des étudiants en fac. Hakone Ekidan est une course de relais de cinq marathons. Ça fait une trotte. Je ne sais pas grand-chose d’autre mais le chara-design de Takahiro CHIBA qui a travaillé sur Haikyuu a une familiarité qui n’est pas pour me déplaire. Il retrouve dans Kaze ga Tsuyoku Fuiteiru son collègue animateur Hideki TAKAHASHI. Ce dernier co-dirigera l’animation avec Takashi MUKOUDA qui a officié récemment sur Ballroom e Youkoso. Cette bande de joyeux drilles sera chapeauté par le réalisateur Kazuya NOMURA qui a porté cette casquette sur Joker Game.
Autant vous dire que tout ça devrait être du bonbon pour les yeux. Seule surprise au tableau, le choix du scénariste pour adapter le roman de Shion MIURA : Kohei KIYASU qui est plutôt connu en tant que comédien de doublage ! Il a notamment été le doubleur de Ippo dans la série éponyme. Voilà une reconversion atypique que je vais aussi scruter de près.
Afloplouf
Radiant — Le shônen saveur brochette-fromage
Qui a décidé que les mangas ne pouvaient être dessinés que par des japonais ? C’est sans doute pour répondre à cette question existentielle que Tony VALENTE a produit Radiant, une série de bande-dessinée qui a l’apparence du manga, l’odeur du manga mais qui n’en a pas la nationalité. Avec neuf volumes publiés chez Ankama, le franchise se verra adaptée en anime cet automne ; un anime bien japonais en revanche.
Le récit se déroule dans un monde où des monstres maléfiques appelés Némésis tombent du ciel et provoquent des infections chez les humains. Des sorciers utilisent leurs pouvoirs pour les combattre, mais ils sont eux-mêmes chassés par l’Inquisition qui condamne la pratique de la magie. Un de ces apprentis-sorciers, Seth, découvre que le seul moyen d’anéantir les Némésis est de détruire leur créateur, Radiant…
Parmi les innombrables mangakas en herbe qui se sont mis au dessin après avoir vu Naruto à la télé, bien peu sont parvenus à se faire publier et encore moins à se faire adapter en série d’animation. A ce titre Tony VALENTE peut être fier de lui et mon patriotisme latent me commande de ne dire que du bien de cette série à venir. Malheureusement, le studio Lerche et le réalisateur Seiji KISHI en charge de l’adaptation ont un long parcours de médiocrité qui ne donne pas confiance. On note toutefois que la série sera produite et diffusée par la NHK, la télévision publique japonaise ; et impossible de croire que le contribuable nippon irait mettre son argent dans autre chose que de la Qualité.
Deluxe
Hinomaru Sumo — David contre Goliaths
Blah blah blah, une série d’animation sportive, Afloplouf va forcément nous rabattre les oreilles avec. Hinomaru Sumo en est même presque une caricature : tournoi lycéen au programme et protagoniste qui n’a vraiment pas le physique de l’emploi mais qui va l’emporter grâce à son courage et ses amis. Hinomaru était un grand champion de sumo en primaire. Malheureusement pour lui, sa croissance s’est arrêtée et voilà que Minipouss se retrouve face à des golgoths qui font le double de son poids ; et il n’y a pas de catégories en sumo. C’est du cousu de fil blanc mais que voulez-vous, c’est ma came. La deuxième partie qui ne devrait pas être tout de suite portée à l’écran est bien plus intéressante mais il vous faudra vous contenter de ses solides fondations pour cet automne.
Le sumo n’est pas franchement le sport le plus attirant qui soit et si le manga de Kawada met sous silence certains aspects de la discipline (la misogynie, les yakuzas), il aborde frontalement le cas des étrangers notamment mongols qui domine ce sport national symbole de fierté. Gonzo fait donc une bonne pioche : sans trop de risques mais pas complètement aseptisé non plus. Le réalisateur choisi est plus un habitué du foot : Kōnosuke UDA a déjà travaillé sur le récent et réussi Days.
La maigre bande annonce laisse entrevoir une adaptation sage qui se contente de faire le job mais alors que certains se plaignent des séries sportives aux personnages efféminées pour attirer les Fujoshi, vous aurez une série à l’ancienne avec des garçons aux gros muscles.
Afloplouf
SSSS Gridman — Le SSSSuper tokuSSSSatSSSSu de la SSSSaison
Les animes de tokusatsu peinent souvent à intéresser le public occidental au-delà des fans les plus énervés qui savent réciter dans l’ordre chronologique la liste des séries de Kamen Rider. Avec SSSS Gridman, le studio Trigger entend bien ramener du monde à la cause des héros masqués.
Gridman est au départ un feuilleton de tokusatsu datant des années 90 est produit par Tsuburaya, la fameuse firme également responsable d’Ultraman. Cette franchise a fait l’objet d’une première collaboration avec le studio Trigger en 2015 dans le cadre d’un court-métrage de l’Animator Expo ; c’est ce pilote qui a engendré l’idée d’une série à part entière qui débutera le 7 octobre prochain. Cette nouvelle incarnation de Gridman n’aura toutefois aucun lien avec les précédentes et reprendra l’origine de ce héros géant, sorti du monde virtuel de jeunes adolescents pour combattre les méchants dans la réalité. Pour l’anecdote, le Gridman original a été exporté aux Etats-Unis sous le titre Superhuman Samurai Syber-Squad (sic), d’où le SSSS dans le titre de cet anime, preuve que Trigger et Tsuburaya cherchent réellement à s’attirer les faveurs du public occidental dans un marché de l’animation qui tangue de plus en plus vers l’Ouest.
Il s’agira de la deuxième série de Trigger cette année, et on est curieux de savoir s’ils seront capables de faire plus mauvais que Darling in the Franxx, déjà sacré pire anime de 2018. Le réalisateur choisi est Akira AMEMIYA, qui avait produit le court de 2015 et s’est entre-temps illustré sur des « chefs d’œuvre » tels que Inferno Cop et Ninja Slayer. Il sera néanmoins assisté d’une équipe en béton avec comme scénariste Keiichi HASEGAWA qui a officié sur de nombreuses séries de Ultraman mais également des animes tels que la première saison de Rage of Bahamut. Cerise sur le mécha, la bande-son sera produite par le légendaire Shiro SAGISU (Evangelion, Bleach, Berserk).
Trigger a trop déçu par le passé pour qu’on puisse se permettre d’hyper une de leurs séries mais il faut avouer que les arguments sont sur la table. Attendons cela tranquillement, on est pas à l’abri d’une bonne SSSSurprise.
Goblin Slayer – Le farming à bas level
Ah, les gobelins ! De viles créatures mais de faibles monstres dans la majorité des jeux basés dans un univers fantastique médiéval. Des petits êtres à la peau verte généralement, il n’y a qu’un seul problème en ce qui les concerne. La puissance ? Pas tellement, bien que certains peuvent être dangereux. L’intelligence ? Voyons, un peu de sérieux ! Non, le problème majeur des gobelins, c’est leur nombre. Avec une capacité à se reproduire très aisément avec les femelles des autres espèces, un passage à l’âge adulte bien plus rapide qu’un humain, les gobelins sont capables d’envahir des plaines et villages en les engloutissant sous une vague de couleur verte. Et les aventuriers dans tout ça ? Les gobelins ne sont que menu fretin, qui n’accordent aucune récompense intéressante. Pourtant, un homme se dresse face à eux, les éliminant sans aucun répit. Son nom ? Le Goblin Slayer.
Goblin Slayer, avant d’être un animé, c’est un manga. Avant d’être un manga, c’est un light novel écrit par Kumo KAGYU et illustré par Noboru KANNATSUKI, pour qui il s’agit de leur première œuvre (et qui est toujours en cours). Mais surtout, Goblin Slayer est à mettre au niveau de Berserk en termes de Dark Fantasy. Ici, ne vous attendez pas à ce que le sang soit l’unique chose qui donne ce genre au titre. Non, les gobelins sont vicieux, pervers, violents. Les hommes sont éviscérés, les femmes violées, et cela sans vous priver des détails dans les scènes, bien qu’on ne tombe pas dans la catégorie hentai. L’adaptation animée a été confiée à White Fox. Derrière ce nom se trouve le studio qui s’est chargé de Re:Zero, animé majeur de 2016. De même, le compositeur musical Kenichiro SUEHIRO est commun aux deux séries.
Alors, Goblin Slayer, il faut en attendre quoi ? Les romans sont parmi les meilleures surprises de ces dernières années en termes de Light Novel et le studio chargé de son adaptation animée a fait ses preuves. Dire qu’on lui accorde le feu vert serait ennuyeux vu la couleur commune avec ces horribles petites créatures, cependant Goblin Slayer peut être considéré comme l’une des attentes majeures de la saison. Une attente aussi prévue en France puisque l’éditeur Kurokawa a sorti le manga et le light novel (le premier pour l’éditeur !) en même temps depuis le 13 septembre. Un joli coup de la part de l’éditeur !
6 commentaires
Beau boulot !
J’espère que beaucoup d’entre vous ici pourront y trouver leur bonheur car de mon côté il n’y a rien à sauver O_O’
Je suis tristesse aussi T.T
Pas grand chose qui m’intéresse également. J’attendais principalement goblin slayer, et je laisserai leur chance à Rerided, Irozuku et Zombieland Saga car ce sont des projets originaux.
Merci encore pour votre taff! comme d’habitude c’est clean.
Y’a quand même pas mal de séries originales cette saison; ça pousse à quitter le confort habituel de son fauteuil et ce côté inconnu au bataillon de certains jeunes studios ou petite main en reconversion n’est pas pour me déplaire même si pour le coup, le plus dur reste à faire:
Nous convaincre.
Je mise sur Radiant rien que pour la French Touch! de plus je ne connais absolument pas l’oeuvre d’origine donc advienne que pourra.
Les 3 que je regarderai à coup sûr sont SAO, Goblin Slayer, et Tensei Shitara Slime le reste ça sera au feeling.
ORA ORA ORA ORA ORA ORA ORA! … ORAA!! [___ JOJO__V__] !!!
+ un coup d’oeil sur la nouvelle adaptation d’un manga de Kazuhiro Fujita.
Et peut-être d’avantage (Goblin Slayer, Radiant, le dernier née de chez Trigger, etc). On verra…
Good job sinon. Merci staff !