Berserk T30 – Beaucoup trop sage?
Berserk prendrait-il de l’âge ? C’est en tout cas l’impression que donne ce trentième tome des aventures du guerrier noir et de sa bande d’aventuriers pour le moins éclectique. Tous les ingrédients habituels sont pourtant là, mais la quête de Guts semble ne plus dégager la même aura qu’auparavant…
Après un dernier tome plutôt calme se terminant sur le prélude d’un combat entre Guts et Serpico, on s’attendait à un peu d’action, autant du côté du duel que de l’arrivée de monstres félins dans la salle du bal. Et c’est ce à quoi on a droit, légitimement. Pourtant, étrangement, tout laisse incroyablement de glace. Difficile pourtant de savoir la cause de ce manque d’entrain dans la lecture du volume, mais plusieurs pistes sont à étudier.
La première est que les nouveaux monstres ne sont pas les pires que l’auteur nous est sortis, en terme de monstruosité plus précisément. Car même si leurs coups de pattes étalent allégrement cervelles et autres tripes, les bestiaux ne parviennent pas à créer ni la moindre crainte, ni le moindre dégoût. Ces dernières laissent un tel sentiment de banalité, que l’on finirait presque par les trouver… mignons…
Deuxième piste, et pas des moindres, c’est Guts. Notre cher guerrier noir se montre incroyablement calme dans ce tome, ne laissant à aucun moment la Bête prendre le dessus sur lui. Si on peut y voir une sorte de sagesse accumulée au fil des combats, ses affrontements perdent beaucoup en intensité et en intérêt. Guts semble être devenu une sorte de puissance sage, capable de faire le ménage sans pour autant basculer dans la folie pure. On a donc un héros plus posé, plus maître de lui-même, mais qui fait perdre une certaine forme d’intensité au récit (le manga s’appelle « Berserk » tout de même…).
En parlant du récit, heureusement que celui-ci tient encore la route et permet au lecteur d’apprécier l’avancée de l’histoire, malgré cette perte d’intensité dans l’action. Chacun des membres de la troupe du guerrier noir arrive à trouver son compte dans le déroulement (hormis Casca, toujours aussi inutile) et l’auteur passe rapidement d’une scène à l’autre, faisant avancer la trame de manière un peu plus rentable qu’à l’accoutumée.
De plus, l’ajout de nouveaux personnages, qui s’annoncent utiles sur le long terme, est très appréciable et donne encore plus d’épaisseur au background général de la série.
En bref, si Berserk se laisse toujours lire, on ne peut pas nier que l’ensemble prend de l’âge et que l’auteur ne semble plus aussi motivé qu’avant à étaler sur des planches entières chairs humaines et démoniaques. On pourra toujours se consoler en se disant que l’histoire avance tout de même beaucoup plus rapidement… en contre-partie. Pas sûr que les fans vont apprécier…
Disponible depuis Mars 2009 chez Glénat. Prix : 6,50 €
La couverture provient du site de Manga Glénat.
2 commentaires
Après tout, MIURA n'est qu'un simple mortel...