Berserk T31-T32 – Le Retour du Roi
Les tomes de Berserk se font rares de nos jours. Le tome 33, le prochain à sortir dans notre beau pays tarde à pointer le bout de son nez (aucune date de prévue chez Glénat) alors qu’un 34e volume vient à peine de germer au Japon. Toujours est-il qu’il n’est donc pas encore trop tard pour parler des 2 volumes sortis un peu avant l’été, histoire de se remettre dans l’ambiance, en attendant une éventuelle suite aux aventures de notre guerrier noir.
Le volume 30 laissait en suspend une confrontation évidente entre Guts et le sorcier Kushan, Dhaiva. Bien évidemment, le vieux grigou n’en viendra pas aux mains avec notre guerrier berserker, mais usera de magies et autres invocations pour tenter de se débarrasser des gêneurs.
Depuis l’apparition de la magie dans la série, le côté barbare, qui faisait un peu la marque de fabrique du manga de MIURA, s’est on ne peut plus estomper. Même si Guts tranche toujours autant dans le vif du sujet et que les différents organes internes continuent de s’étaler au fil des pages (bien que moins nombreux qu’il y a quelques années, mais bon… c’est la crise…), la présence de Schierke la petite magicienne se fait de plus en plus grande au fil des tomes, et ses interventions dans les combats de plus en plus fréquentes et impressionnantes (sa dernière invocation fait des ravages !).
C’est donc tout naturellement que l’auteur décide, enfin, de lier la force herculéenne de Guts et les pouvoirs magiques de Schierke au combat. L’association de ses deux personnages semblaient évidentes depuis plusieurs chapitres, tant et si bien que ce qui nous est présenté dans le tome 31 est bien amené, tout en étant assez prévisible.
L’âme de Schierke va donc carrément fusionner avec l’armure du Berserker, permettant ainsi à Guts d’user des pouvoirs de l’armure sans perdre la raison. Cette union, quelque peu symbolique lorsque l’on connaît les sentiments de la jeune sorcière pour notre grand brun, permet de donner une autre dimension au combat de Guts. S’il souhaite vaincre les apôtres, le message de l’auteur est ici clair : il devra compter sur les autres. La psychologie de Guts continue donc d’évoluer dans le bon sens, au risque de faire disparaître peu à peu la noirceur ambiante de l’histoire générale.
Le combat qui suivra sera donc de la trempe de l’ensemble : long, mouvementé, détaillé, bien mis en scène… Si les méthodes changent, le déroulement lui reste dans quelque chose d’assez classique. Si l’affrontement contre le sorcier Dhaiva s’avère sympa à suivre, force est de constater que l’ensemble a tout de même un arrière goût de shônen. Entre la fusion, l’invocation, la recherche du point faible, les pointes d’humour inattendues (Ganishka qui foudroie son sorcier dès qu’il l’ouvre)… les codes de combat utilisés ici se rapprochent beaucoup de ce que nous servent les grandes pompes du genre. Cela peut paraître un peu insultant pour le lectorat qui lit Berserk en espérant quelque chose d’un peu plus différent des productions commerciales.
Après, comme je dis souvent, ce qui est commercial n’est pas forcément mauvais. Le combat se suit très bien, les interventions des différents personnages sont un peu téléphonés et le final (qui se ponctue dans le tome 32 avec la coopération de Zodd et Guts !) fait plaisir à voir. On reste dans la ligne de conduite du tome précédent (à savoir, l’union fait la force !) et même si ça peut paraître un peu bateau, ça passe plutôt bien (le retour de Zodd n’est pas à déplorer).
Après ce combat mouvementé qui se conclue par l’embarquement de nos héros vers Elhelm (enfin !), nous changeons de décor pour une confrontation d’un tout autre genre. En effet, le tome 32 marque le lecteur par un atout de taille : le retour tant attendu de Griffith au sein de l’histoire. Le mystérieux God Hand, dont on ignore toujours les buts et les raison de sa réincarnation, mène bataille contre l’apôtre Ganishka, également chef du peuple Kushan.
Soudain on retrouve, le temps d’un volume, les grands champs de bataille, les duels, les combats sanglants… tout les éléments qui faisaient de Berserk une série captivante à ses débuts. On se dit alors que MIURA n’a pas complètement délaissé son genre et qu’il maîtrise encore son récit. Cela donne évidemment lieu à de magnifiques doubles pages, fourmillant de détails en tout genre et ravivant les flammes du lecteur de la première heure.
Le tout nous mène rapidement à un face à face entre le chef de l’armée Kushan et celui de la nouvelle troupe du faucon. Et là, le mangaka fait très fort. Ganishka, qui jouait les grands apôtres invincibles un tome en arrière, est complètement à la merci de Griffith… et le lecteur aussi ! Difficile à expliquer comment, mais l’auteur réussi, au travers de son dessin, a faire transparaître toute la puissance de Griffith. Griffith est fort, Griffith est invincible, Griffith est bon… une représentation divine à lui tout seul ! Avec en plus le pape de son côté, même les nobles et autres armées se plient devant la volonté du Faucon Blanc.
Mais tout cela installe évidemment un malaise palpable autour du personnage. Est-il le sauveur tant espéré ? Ou la mort déguisée ? Difficile à dire pour le moment tant les motivations de cet homme sont floues. Le lecteur ne peut de tout évidence pas oublier la scène de l’éclipse, qui nous a montrer de façon violente comme Griffith n’a plus rien de l’homme qu’il été autrefois. Tout cela sent le piège à plein nez et personne ne semble pouvoir arrêter la troupe du faucon.
De ce fait, l’attente jusqu’au prochain tome se fait longue. Bien plus que de savoir si Guts et ses amis vont arrivés à destination, le lecteur veut surtout en savoir plus sur Griffith, et ses objectifs. L’aura qui entoure ce personnage est désormais tellement étouffante, mais aussi prenante, que l’auteur ne peut plus laisser le tout en suspens : ils nous font des réponses ! Les prochains tomes s’annoncent donc cruciaux pour le déroulement de l’histoire et des révélations seraient plus que bienvenues. En espérant ne pas trop me faire d’illusions…
Disponible depuis juin et juillet 2009 chez Glénat. Prix : 6,50 €
La couverture provient du site de Manga Glénat.
7 commentaires
Ce détail, à lui tout seul, me laisse "fantasmer" devant Berserk ! Même si j'apprécie énormément l'œuvre avec tous ses autres points à part la lenteur de parution des chapitres/tomes. D'ailleurs je ne cesse d'imaginer Miura crever avant de terminer son manga vu le rythme qu'il suit pour nous sortir 5, 6 chapitres par an voire moins !
C'est que quand je la relis, on a du mal à croire que je lis Berserk encore régulièrement ^^'
Angel, dans ton article, tu dis qu'on ne sait pas les raisons de Griffith pour sa réincarnation, c'est faut, il a voulu prendre possession d'un nouveau corps pour conquérir son royaume et etc...
J'en dis pas plus pour c'eux qui veulent lire la suite. ^^'